En écho de la conférence de Digne.
J'ai été invité à vous faire une conférence sur le théâtre. J'ai bien peur de vous décevoir. Shakespeare est mort, Molière est mort, Racine est mort...et je vous avoue, je ne me sens pas très bien moi-même.
Alphonse Allais
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez.
Nicolas Boileau
*
Pour la conférence Fiorio d'avant-hier soir à la médiathèque de Digne il y avait légèrement moins de monde qu'il n'y en eut la semaine d'avant pour Lucien Jacques ; le public n'étant pas, non plus, composé des mêmes. Ce dont je fus étonné : je comptais en effet, en toute logique, hériter en grande partie du public de l'ami Jacky, mais ce ne fut pas le cas.
D'autres se présentèrent pour Serge, deux trois personnes exceptées. Ayant distribué une page de ses pensées et réflexions en début de séance et en ayant tiré 30 exemplaires, je peux dire, au décompte, que nous étions 25, un ou deux retardataires habituels y compris.
Difficile de dévider proprement la bobine car chaque événement ou œuvre renvoie souvent loin et profond, en rapport direct avec un ou une autre tout aussi important à présenter, à décrire, à décrypter. La vie de Serge et sa peinture sont si riches et foisonnantes que pour être "réduites" en une ou deux heures d'exposé, ce dernier eût-il été soigneusement préparé à l'avance, ce qui n'est pas ma façon de procéder...
Tout y est important et lié : comment faire un tri, un choix, dans cette vie centenaire et dans plus de quatre-vingt années ininterrompues de peinture ?
C'est justement là tout l'art du conférencier, me direz-vous...
Et de ce point de vue, j'ai encore beaucoup à apprendre, à mettre au point, pour mettre ensuite pratique. Ne serait-ce, pour commencer, que de m'assurer auprès du technicien de service (avant qu'il ne s'éclipse !) que les photos apparaissent bien à mesure sur l'écran dans l'ordre logique en lequel je les avaient enregistrées sur ma clé !
J'ai, par ailleurs, eu l'agréable impression que le public était assez passionné. La réunion ayant duré deux heures pleines parce que relancée, justement - une fois le diaporama éclusé -, par diverses questions qui autorisèrent une expression plus libre et plus directe encore de ma part. Ce qui, de façon tout à fait impromptue - ce que j'aime ! - améliora la qualité du contenu de la soirée. Si le personnel de la médiathèque n'avait pas discrètement commencé à ranger le matériel, je crois qu'alors - selon l'expression consacrée - nous y serions peut-être encore !
Bref, je suis content d'avoir une nouvelle fois eu l'occasion de me faire encore un peu les dents à tous points de vue dans cet exercice encore loin de m'être familier, mais qui déjà, tel quel, ne me déplaît point malgré mon actuel défaut de maîtrise, car c'est la forme qui pèche avant tout, la pratique, plus que le fond ou le contenu.
Lucienne Desnoues que - ne pouvant prolonger la soirée - j'ai donc bien trop succinctement évoquée, bénéficiera bientôt, quant à elle, de l'heureux et inestimable secours d'artistes accomplis. Son œuvre magistrale en a bien besoin pour se rappeler ainsi au public dans sa d'ores et déjà bien trop longue traversée du désert.
*
La page distribuée à la conférence.