Petite pierre blanche.
Je n'ai pas vu passer le temps est le titre - prémonitoire ? - du récent premier ouvrage posthume de Claude-Henri Rocquet qui s'est éteint subitement chez lui, à Paris, dans la nuit du 23 au 24 mars 2016. Il vient tout juste d'il y avoir un an.
L'association Les Ateliers de Gordes - dont il a été le co-fondateur puis, au tout début, le président - a tenu à célébrer sa mémoire à quelques jours de ce premier anniversaire de son départ. Mais ce ne fut pas triste une seule seconde, ce fut tout le long fort émouvant de l'entendre - à travers les voix de quatre récitants de talent, dont un comédien de métier* - nous plonger entiers, la tête la première, dans des textes d'une si rare et si précieuse qualité aujourd'hui : rien en eux - en lui donc - de superficiel ; en effet, pas une once de compromis avec la facilité ou encore le sempiternel commerce de l'ego.
Prose, poésie - chez lui, la première ne va jamais sans l'autre - l'écriture de Claude-Henri Rocquet est une langue qui lui est si particulière que, sur un seul petit paragraphe, quelques lignes, une strophe, on en reconnaîtrait le style entre mille, et l'esprit aussi. Quand elle est dite, bien dite comme elle le mérite, elle irradie encore plus, encore mieux, et s'irise de l'intérieur quel que soit le genre et le contenu du texte.
Aurora consurgens que cette œuvre. Écrivain de demain sans doute, d'un printemps de l'esprit et du cœur : des temps nouveaux préviennent, frappent aux portes barricadées de l'intérieur, défensives devant la mutation en route, nécessaire et fatale, d'un nouveau paradigme annoncé proche par les physiciens eux-mêmes. Aujourd'hui l'ignore presque, ne peut pas l'entendre encore. Incubation nécessaire. « Chaque chose a son heure » est-il dit. Il faudra que le vent tourne pour que l'on puisse reconnaître un jour, bientôt, en plein, au grand jour, un tel écrivain. Et le temps est à son avantage, poussant lui-même tant qu'il peut à la roue.
* Sophie Prével, Tristan et Gérard Lebouchet, Frédéric Almaviva, comédien du Théâtre du Nord-Ouest à Paris.
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Quelques liens :
Claude-Henri Rocquet saluant la première exposition Fiorio posthume de l'été 2011 à Reillanne.
Survol autobiographique par Claude-Henri Rocquet.Claude-Henri Rocquet : Les châteaux de sable.
Claude-Henri Rocquet.
Claude-Henri Rocquet. In memoriam.
Claude-Henri Rocquet. Actualité éditoriale.
Extrait de Rêver avec Serge Fiorio par Claude-Henri Rocquet.
Un autre extrait de Rêver avec Serge Fiorio par Claude-Henri Rocquet. 2011.
Rencontre et article de Claude-Henri Rocquet.
Une citation de Claude-Henri Rocquet.
Autre Carnaval...par Claude-Henri Rocquet. (Extrait de Rêver avec Serge Fiorio).
Prix des lecteurs .
Amis de Lanza del Vasto et blog Serge Fiorio.
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C'est en sourcier génial, en herméneute qu'il était, que Claude-Henri Rocquet a heureusement écrit sur la peinture de Serge, rêvé avec lui, sensible au plus haut point comme, par exemple, au sujet des Quatre saisons :
Bibliographie figurant sur le site de l'auteur : Claude-Henri Rocquet | Poète, écrivain de langue française.