Il y a une poignée d'années déjà

   Il y a une poignée d'années déjà - fin 2010 - mes enfants avaient la bonne idée, dont je les remercie et les félicite encore, de m'inviter fermement à lâcher ma chère vieille machine à écrire, mes papiers carbone, mon blanco et tout le reste de mes familiers petits ustensiles d'écriture, pour me mettre ex abrupto à « l'ordi » et y corriger la version définitive de Pour saluer Fiorio qui paraîtra en juillet 2011 après que chacune de ses pages en ait été lue à Serge durant l'automne.
Puis, trois ans après son décès de janvier 2011, deuil fait, en ressentant tout à coup un grand besoin, comme une soif à étancher, le 24 janvier 2014, en deux clics, je créais le blog sergefiorio.canalblog.com.

J'étais cependant alors encore loin de me douter combien le tout allait me pousser à écrire davantage et surtout beaucoup plus régulièrement, prenant plaisir à puiser de façon inattendue dans mes réserves personnelles de toutes sortes et, en premier lieu, dans les précieuses archives de Serge, tout autant qu'à me servir de ma propre vision du monde et du monde de la peinture au gré d'articles que je voulais à peu près tous exclusivement consacrés à celle du Maître de Montjustin dont je tenais au moins à perpétuer la mémoire en partageant ainsi ce que j'avais reçu. Articles consacrés aussi, en même temps, en mélange ou en parallèle, aux récits des diverses chroniques de cette riche, longue et foisonnante vie d'homme en regard de sa rigoureuse carrière d'artiste ; les deux, comme on le sait, ne faisant qu'une en vérité du début à leur fin commune.

Merveilleux outil pour moi que ce blog, donnant accès à une liberté d'expression incomparable, jamais connue ni pratiquée jusque-là à ce rythme, ni à cette échelle de diffusion ! Il faut dire, à sa décharge, qu'Internet a fait sauter bien des verrouillages résultant de l'exercice d'abus de pouvoirs et d'incapacités flagrantes dans le monde de la culture (comme ailleurs bien entendu) : plus besoin d'avoir à montrer patte blanche à tout bout de champ auprès d'autocrates, de fonctionnaires à l'ego assermenté par concours ou par diplôme, même si en le domaine tous les privilèges, ni tous les grands et les petits pouvoirs arbitraires ne sont pas encore abolis.
N'empêche, de nombreuses pratiques aussi injustes que toxiques, ou plus que douteuses, mais courantes, peuvent être aujourd'hui court-circuitées et, même si nous n'avons pas encore changé de monde, le monde dont je parle a quand même ainsi bien changé !

Grâce à quoi, à ce jour, « le blog Serge » comme je l'appelle, a suscité à l'heure où j'écris plus de 40.000 accès. 40.577 plus exactement. Je préfère écrire accès plutôt que visiteurs car certaines personnes s'y connectent parfois plusieurs fois en une même journée, ce qui évidemment est l'un des excellents signes positifs de l'intérêt qu'il suscite. Aujourd'hui la moyenne est d'une bonne cinquantaine d'accès par jour. Le maximum atteint en une seule et même journée le fut au 5 janvier dernier avec autant d'accès qu'il y a de jours dans une année ! Les abonnés sont au nombre de 13. Les USA sont le pays où se trouve le plus grand nombre de fidèles lecteurs, après la France bien entendu.

Très encourageant et significatif est le fait qu'en dehors des abonnés la plupart des visiteurs ne se limitent pas aux dernières parutions mais lisent, ici ou là, bien en amont, ou suivent un fil conducteur bien à eux. Certains "naviguent" en effet peut-être bien au hasard, d'autres en fonction de sujets précisément recherchés, d'autres encore se tiennent à jour à mesure des parutions sans pourtant être abonnés. Tous ces renseignements me parviennent révélés par une sorte de tableau de bord qui rend compte d'un tas de choses : d'où viennent les accès, pays, villes, heure également, quelles sont les pages qui ont le plus de succès tel ou tel jour, le nombre de pages lues en une journée, le nombre des nouveaux visiteurs, etc. Je me rends donc de temps en temps en coulisses pour tâter le pouls de la fréquentation, juger de la progression des courbes, y satisfaire ma curiosité de l'écho, proche ou lointain, que provoque ainsi cette peinture et cette vie de peintre.

Mais en dehors de toutes ces considérations, le plus important me semble bel et bien être le fait que ce blog a recréé un foyer vivant autour d'un artiste qui ne méritait pas d'être oublié; d'autant plus que son œuvre se trouve en effet dans le droit fil d'une renaissance et d'une remise à niveau des valeurs. 

PS : je voudrais dire un mot des quelques - trop rares - merveilleux collaborateurs qui m'envoient de temps en temps - encore trop peu souvent à mon goût - des documents ou des articles. Qu'ils en soient vivement remerciés. Ce serait formidable si leur nombre augmentait, que le blog Serge puisse ainsi véritablement devenir œuvre commune !

Votre bien dévoué serviteur.