Un témoignage

  Bonsoir,

            Avant de naviguer entre Nancy et Lille pour mes études, j'ai grandi en Provence (dans le sud du Luberon). Mon père connaissait Mr Fiorio: il appréciait à la fois le personnage et ses œuvres (tout particulièrement les carnavals qui lui rappelaient certains épisodes de sa "jeunesse"). Durant mon enfance, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de lui  rendre visite chez lui à Montjustin. Je l'ai vu pour la dernière fois en 1994. À ce moment là, je m'intéressais moins aux peintures qu'au personnage lui-même. J'étais très observateur et aujourd'hui encore, je garde le souvenir d'un homme simple, lumineux et accueillant. Je me souviens très bien de sa voix si apaisante. Avec le recul, il m'arrive souvent de penser que sa simplicité et son authenticité étaient une grande richesse. Je ne vais rien vous apprendre si je vous dis que nous vivons dans un monde où bien souvent, les individus sont plus dans "l'avoir" (et le paraître) que dans "l'être". Serge Fiorio "était" en toute humilité et il rayonnait comme cela. Cela fait relativiser sur la notion de "richesse" et je crois avoir compris cela très tôt.

Photo X, DR

Aujourd'hui, j'habite en Alsace, les années ont passé mais, au fond, c'est une partie de mon enfance et aussi ma (notre) Provence que je retrouve dans les œuvres de S. Fiorio. On a coutume de dire que « l'enfance est le sol sur lequel nous marchons toute notre vie ». Cela explique en partie pourquoi j'apprécie son travail, mais ce n'est pas la seule raison. S. Fiorio écrivait ses œuvres à la manière d'un poète. Il a pris soin de ses champs de fleurs, de ses personnages divers, de ses collines, de la neige et du soleil... Il a apprivoisé tout cela à la manière d'un petit prince.

De la poésie: c'est avant tout cela le travail de S. Fiorio, et j'y suis très sensible car j'apprécie le pouvoir des mots. Et ses poèmes sont si légers et insaisissables, qu'ils planent encore et toujours dans nos esprits. « Il n'y a rien de plus constant que le changement » disait un sage. S Fiorio a constamment peint ce changement.