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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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21 juillet 2016

Le Luberon (et non Lubéron !)

pieghe del Luberon  « Ce cher Luberon ! »

C'est là, depuis l'année 1947, le grand grenier à rêves, la montagne magique, la montagne sacrée ! Pour preuve, une nuit des années soixante - qui ont peut-être bien été parmi les plus riches et les plus prolifiques, sur bien des plans, dans la vie des Fiorio - un beau solide cheval, géant et multicolore, fioresque Pégase sans aucun doute possible puisque « Ne lui manquait que les ailes ! » selon les mots mêmes de Serge, apparaît soudain au peintre endormi dans sa chambre et se déplace par bonds et sauts harmonieux d'une colline à l'autre d'« un Luberon grave, taillé au diamant ». Il en parcourt aussi, toujours mi-terrestre, mi-aérien, la vivante ligne de crête avec l'agilité et la grâce quelque part surnaturelle d'un puissant danseur-funambule « évoluant comme en apesanteur ! »

Et Claude-Henri Rocquet - à qui fut rapporté le récit de ce rêve étonnant, fantastique - d'écrire, lui, assez sûr de lui : « Comment, dans ce cheval multicolore, et dans son vol ou son galop angélique, ne pas voir l'esprit de la peinture ? Et le changement, onirique, du chevalet en cheval. »

Inspiré par ce territoire au relief truffé à foison d'histoires vraies autant que de pures légendes depuis le plus lointain passé connu, son incontournable mystère parlant très très fort à sa sensibilité d'artiste, le peintre en devient le chantre jusque dans les moindres détails qu'il "accapare", les intégrant - une fois transfigurés à loisir sur la toile - en les faisant passer, par tel ou tel thème adéquat, ou l'inaugurant, dans son monde poétique à lui, bien à part.

Peintre du Luberon, il en enrichit et en renouvelle aussi en retour l'esprit et le vécu par la foncière originalité de ses très diverses interprétations. Bien des peintres, et parfois non des moindres - « Il est plus aisé pour un chameau d'entrer par le trou d'une aiguille, que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » - n'y sont pas si naturellement, ni si souvent arrivés. D'autres, encore, s'y sont même tout de suite brutalement cassé le nez.

« Le pays vous chérit ou vous rejette » disait, elle, du pays de Lure, Louisette, la première épouse de Pierre Magnan. Idem, je crois, pour tout autre; c'est là une sorte de loi tacite qui a sa logique interne sans doute et garde ses raisons secrètes. Mais, venu très volontairement sous son ciel jeter l'ancre avec sa famille, puis s'y intégrant courageusement jour après jour par sa vie toute entière, le Luberon pouvait-il ne pas très vite devenir, au contraire, terre d'élection à ce peintre-paysan heureux d'y travailler ciel et terres avec amour, accordant ainsi son destin hors-norme à une lumière ici vraiment exceptionnelle ?

Lub1

 

PAST

 

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Commentaires
S
En tant que natif d'Apt , j'ai toujours entendu Luberon dans mon enfance et ma mère directrice d'office de tourisme Pays d'Apt Luberon s'est longtemps battu pour cette prononciation tout en débinant les médias et les parigots qui venaient avec leur Lubéron aux lèvres ahah
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S
Cher Jacques,<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, Lubéron ou Luberon selon que la personne parlait en provençal (Lou Lubéroun ) ou en français (Le Luberon). Le provençal étant une langue orale - si je puis écrire ! - la prononciation a dû longtemps varier au gré des situations géographiques et aussi des fantaisies dont les anciens ne manquaient pas !
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J
Je ne suis pas d'origine provençale, mais, de mon village du Puy Ste-Réparade, j'ai eu durant toute mon enfance le massif sous les yeux. Bien qu'à cette époque, rare était l'homo néoliticus parisiensis, je puis affirmer que j'entendais l'autochtone dire indifféremment "Luberon" ou "Lubéron". Cette dernière dénomination est d'ailleurs compréhensible, puisqu'en provençal, leberoun se prononce bien "lébéroun", non? Je me souviens en outre avoir vu jadis une reproduction d'une carte ancienne, portant la dénomination "lébéron". Luberon-Lubéron, ceci est toujours prétexte à d'amusantes guerres picrocholines...
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S
De la part de notre ami André Pierre Fulconis dont le Dictionnaire illustré du village de Provence St-Martin de Castillon, Luberon la montagne est une extraordinaire source intarissable de renseignements.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis heureux de voir, une fois de plus, mon cher André, en plus de tes textes toujours bienvenus, une bonne et belle vérité, à propos du nouveau snobisme du "Lubéron"... (s'ajoutant au super et absurde "borie", mais ceci est une autre histoire...).<br /> <br /> Dans mon dernier bouquin (voir www.fulconis.com), j'en dis ces mots:<br /> <br /> "Luberon** racine lup, hauteur, suivi du suffixe air-one (comme dans Kithairon, montagne de l’ancienne Boétie). La populaire étymologie légendaire, est affirmée par Alexis « C’est le pays des loups, et le provençal possède du reste le mot leberoun, qui, sans avoir précisément cette signification se rapporte à ce même animal ». Pazzis dit aussi que « quelques personnes [en fait la généralité des gens du pays] l’appellent de préférence Luberon, prétendant que ce nom veut dire en langage du pays retraite des loups ». Mistral s’il donne au mot leberoun le sens de loup-garou en Limousin se garde bien de l’appliquer au Leberoun, (son « aspre Leberoun » du chant 3 de Mireille) ou Luberoun qu’il rapproche du Luerio-luerionis de Strabon [nettement situé dans le contexte par l’historien géographe latin]. C’est exact linguistiquement, le b intervocalique étant en effet l’équivalent de u ou v. Le Luberon est nommé monte Debresone dans une charte de 1044. On note que dans la transaction sant martinenque du 3 février 1659 l’orthographe usitée est Luberon".<br /> <br /> Cela a toujours été le cas dans les textes de la commune et bien sûr dans le langage en français des gens de Saint Martin de Castillon.<br /> <br /> André Pierre Fulconis
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