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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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22 juin 2016

22 juin 1944 par André Pierre Fulconis.

   Pour faire écho à Une marche active de POÉSIE et de RÉSISTANCE qui vient d'avoir lieu le dimanche 19 juin à Céreste, notre ami André-Pierre Fulconis retrace pour nous l'histoire et rappelle les circonstances de cet assassinat d'un jeune poète-résistant qui eut lieu entre Céreste et Viens il y a aujourd'hui, jour pour jour, 72 ans.

Roger Bernard1

   Roger Bernard était un jeune poète dont les premières publications promettaient un grand avenir. Né à Pertuis en 1921, déjà père d’un enfant, appelé au S.T.O, il avait décidé de rejoindre la Résistance auprès de René Char qui l’estimait tant pour ses qualités humaines et intellectuelles que pour son courage. « Il rejoint le maquis dans la vallée du Calavon, un torrent aux riverains aguerris et taciturnes [Char] ». Il devait, entre autres missions, faire aussi la liaison entre Flaqueyrolle et Char. « C’est durant un aller à mon PC de Céreste [écrit Char le 12 décembre 1944 dans la préface de la première édition des poèmes de R. Bernard], chargé d’une mission de liaison, qu’il tombe aux mains des Allemands, le matin du 22 juin 1944. Il a juste le temps d’avaler le message dont il est porteur ». Un colt est découvert dans son sac. Conduit à la gendarmerie de Céreste (où les gendarmes de la brigade qui aidaient les Résistants sont en cette circonstance impuissants), malmené, il ne parle pas. On l’embarque dans un camion qui, par la Nationale 100, part vers Apt. « Ce qui se passa dans le camion, personne ne le saura jamais. On s’arrêta devant la maisonnette de garde-barrière faisant face à la route qui monte à Viens, on le fit descendre, on l’accompagna sur une centaine de mètres et on l’abattit ».

Roger Bernard

René Char écrira dans Feuillets d’Hypnos dédiés à Albert Camus : « J’ai assisté, distant de quelques 100 mètres à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête… Le soleil de juin glissait un froid polaire dans mes os. Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Peut-être l’a-t-il su, lui, à cet ultime instant ? Un mûrier et une gare démantelée sont les plus proches témoins de sa mort, avec un paysan qui a rapporté qu’il se tenait très droit, très léger et obstinément silencieux ».

Stèle Roger bernard

Une stèle a été érigée à l’endroit où Roger Bernard est tombé. Il y a quelques années, un Allemand a demandé et obtenu l’autorisation d’ajouter les mots suivants au bas de la stèle : « Roger Bernard. À sa mémoire. La douleur d’un Allemand ». Cet homme s’appelle Curt Ochwadt, professeur, ethnologue, il a écrit une étude sur René Char. Comme l’a dit René Manuel, de l’AS et de la SAP, à Céreste : « Ce geste est poignant. Je suis moi aussi ému et reconnaissant envers cet Allemand ». « Poignant hommage de ce philosophe, ami de René Char. Comment ne pas être européen aujourd’hui [Serge Bec, Pays d’Apt, 2004] ». Dominique de Villepin, dans sa préface à Ma faim noire déjà, poèmes de Roger Bernard, en 2004, écrit : « Des esquisses de Matisse le montrent doux et résolu, les lèvres closes, le menton droit et sous le front dégagé, un regard qui porte loin. Nous, les descendants de votre colère et de votre résistance, nous savons…»

Char, dans son poème Affres Détonation Silence du 10 août 1945 immortalise la mémoire de Roger Bernard, un des espoirs de la poésie française, son jeune compagnon d’armes, fusillé sur le bord de la route qui monte à Viens au départ du pont de la 100, sur le territoire de Saint Martin de Castillon. Nombre de termes du poème éveillent, au-delà du symbole, des lieux précis du terroir : « Le moulin du Calavon… une ferme de cigales… un château de martinets… les gorges d’Oppedette… Ici tout parlait torrent, tantôt par le rire, tantôt par les poings de la jeunesse ». Devant la stèle élevée sur les lieux de son exécution a lieu tous les ans une cérémonie commémorative présidée par le maire de Saint Martin. « Il y a autant d’honneur gravé au pied du vieux mûrier que sur toutes les stèles de France [de Villepin] ».

Extraits de l'ouvrage d'André Pierre Fulconis DICTIONNAIRE ILLUSTRÉ DU VILLAGE DE PROVENCE

Poème Roger Bernard

 

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Henri Pertus, peintre admirable !

  22 juin 1944 par André Pierre Fulconis.

 Un livre-trésor ! 

 Témoignage d'André Pierre Fulconis.

 Apport d'un témoignage sur Giono au Contadour par notre ami André PierreFulconis. 

 Les fils de Saint-Martin par André-Pierre Fulconis. 

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 ET à propos de la véritable nature de ce que l'on appelle Art contemporainhttps://www.youtube.com/watch?v=n3gOLGzMChU

 

 

 

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