Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Newsletter
40 abonnés
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 364 706
18 juin 2016

Trois outils.

«Comme le sacré se camoufle dans le profane et le surnaturel dans le fantastique, le spirituel est caché dans l’ordinaire » écrit Claude-Henri Rocquet je ne sais plus où maintenant, mais j'ai retenu la formule car elle est magique pour une meilleure compréhension du monde.

Le bain de pieds

Le bain de pieds. Photo Marcel Coen.
J'adorais ces rues de village que je voyais chez Grossi dans les années 70, dans sa première galerie. Chez Serge je n'en ai jamais vues. Pourtant, c'était bien là un sujet qui l'intéressait : éclairer une façade, surprendre un personnage dans son quotidien le plus banal, l'occasion aussi de fuir du regard au travers de la ruelle silencieuse vers le lointain, souvent enneigé. Des petits formats pour la plupart, un thème à part entière dont on a peu parlé et qu'il a peint, je pense, pendant une quinzaine d'années. François Mangin-Sintès.

C'est qu'il savait, comme personne, regarder au-delà du voile des apparences sans jamais vouloir cependant tirer de conclusion définitive. Ce qu'il fit sur une bonne soixantaine de pages, y préférant tout le long, au fil de la plume, Rêver avec Serge Fiorio.
Je me dis qu'en insérant seulement deux y dans cette citation, ce qui donne donc : « Comme le sacré s'y camoufle dans le profane et le surnaturel dans le fantastique, le spirituel y est caché dans l'ordinaire », celle-ci, en adéquation complète avec chacun d'entre eux, correspond et s'adresse alors à - si je puis écrire - tous les Fiorio en particulier.
Une autre réflexion de haut vol (on a bien souvent besoin d'un bien plus grand que soi, quoi qu'en dise (pas !) La Fontaine !) a aussi retenu mon attention et a fait elle aussi son entrée dans ma collection personnelle pour être, à l'occasion ou au besoin, mise en étroit rapport, par sa nature, avec la peinture Fiorio. C'en est une, fameuse, d'André Breton - étant peut-être bien là, à mon sens, ce qu'il écrivit de plus percutant et pourtant si peu - même en rien, au fond - surréaliste, que ne manqua d'ailleurs pas de citer C-H Rocquet écrivant sur la peinture de Serge, l'y appliquant sans détour avec assurance. Elle est tirée du Second manifeste du surréalisme, de 1929 : « Tout porte à croire qu'il existe un certain point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas, cessent d'être perçus contradictoirement. »
Et pour finir, jamais deux sans trois, j'en retiens une autre du même ordre, plus "globalisante" encore celle-là, mais pourtant synthétique, qui est, elle, de Jean Benoist, l'éminent médecin-anthropologue venu bien des fois à Montjustin rendre visite à Serge en son atelier, et qui porte toujours autant d'intérêt à son œuvre.*

Benoist

J'en ai été conquis page soixante-treize de son riche et foisonnant livre d'entretiens avec Joseph J. Lévy : « On essaie d'unifier l'image que l'on a du monde parce qu'on désire l'unité intérieure. »
Avec ces trois outils tranchants et performants, il est, du coup, beaucoup plus facile pour moi de mieux approfondir et approcher quelque peu les mystères qui nous entourent et dans lesquels nous vivons toutes et tous tous les jours, y baignant même jour et nuit. Parmi ceux-là, à la fois celui de la peinture en général et, partant, celui de celle de Serge en particulier puisque c'est à celle-là qu'ici, sur ce blog, je me frotte.
Le regard ainsi plus net, plus percutant grâce aux apports de ces alliés efficaces, je vois personnellement encore mieux, par tant de Fiorio interposés, que tout se tient n'importe où sur la terre, et d'évidence aussi, que rien, ni personne non plus, n'y est jamais étranger.
Le travail d'un peintre tel que je les aime et les admire le plus ne se limite jamais à être uniquement de la peinture; et il apparaît bien là, dans le cas, sans aucun doute - comme un fruit peut être gorgé de soleil - qu'il s'agit - outre sa poésie - d'une œuvre à ras-bord pleine de sagesse.
  
.
.
***
.

ET : si par un jour d'été Roger Bernard… [une marche active de POÉSIE et de RÉSISTANCE] dimanche 19 juin 9h à Céreste.

Pour la marche du 10 mai 2016 avec la classe de CE2-CM1et 2 de Anne Chabert de l'école de Goult, les enfants ont écrit des poèmes inspirés par la poésie de Roger Bernard qui nous ont fait pleurer. On vous en livre 2, le choix était difficile !

 

La vie et la mort

Dans la forêt il y a des poèmes de Roger Bernard

Dans la poésie il y a de la douleur pure

Dans le tunnel sombre il y a des enfants qui le traversent sans peur

Et dans la vie la mort existe pour tout le monde.

 

Dans la nature il y a le chant des oiseaux de Céreste

Dans le car de l’école il y a des enfants qui partent

voir Roger Bernard

Dans le chant qu’on entend il y a la joie de la vie

Et dans le souffle la vérité de la vie.

 

Dans la liberté il y a une colombe blanche

Dans la personne âgée il y a beaucoup d’amour et de joie

Dans l’ombre il y a les enfants qui pleurent

Et dans l’amitié la peur de la trahison.

 

Et dans l’enfance une vie qui s’écoule.

 

Elise

 
 
 

S’il est possible

 

S’il est possible je courrai vers la liberté

et je rencontrerai Roger Bernard.

 

S’il est possible je marcherai dans l’ombre obscure du tunnel

et je me rappellerai quand il y avait les trains.

 

S’il est possible je regarderai le soleil clair et beau.

 

S’il est possible je retournerai revoir ta stèle Roger Bernard

parce que quand je l’ai vue, j’ai tout ressenti d’un coup.

 

S’il est possible je m’envolerai dans le ciel pour te récupérer et te sauver.

 

Lukas

 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Un fois de plus, ces commentaires "Trois outils" et le geste de les publier ici, ouvrent l'oeuvre vivante de Serge Fiorio d'une manière universelle. Je reviendrai donc à sa vie d'homme de la pierre et de la terre et à sa vie de compositeur pictural pour souligner la matérialisation des actes de Serge et le caractère confédéral de son oeuvre, ce qui donne à celle-ci tout son sens.<br /> <br /> Jean Paul Tournay
Répondre
Publicité