Après Le Vallon.

   Tagadère est le nom dont les Fiorio baptisèrent le véhicule de transport de leur déménagement de Taninges (Hte-Savoie) à Montjustin (Hte-Provence) qui eut lieu au printemps 1948.

C'est Achille Méruz, mari d'Ida Fiorio, qui, étant mécanicien de métier installé à Taninges, le mit au point un peu chaque soir avec Aldo, après leur journée de travail. Aldo travaillant alors à fabriquer des jouets en bois dans la modeste entreprise de son oncle Ernest. De plus, « l'engin » fut conçu et aménagé pour devoir leur servir par la suite de tracteur agricole.  

Dans le genre, mais en plus modeste, il y aura encore Tagada, une vieille guimbarde sur le plateau de laquelle, à la période de la Toussaint, ils iront bientôt vendre les plus beaux des chrysanthèmes qu'ils cultivent, de villages en villages autour de Montjustin en des tournées mémorables, en même temps que séminales et directement fécondes pour la peinture de Serge puisqu'à partir de cette période héroïque d'enracinement celle-ci connut, selon les mots même de Serge, « un renouveau formidable ». En qualité d'abord et avant tout, la palette des sujets et des thèmes allant alors s'élargissant rapidement, et en nombre de tableaux réalisés aussi. Floraison Fiorio s'épanouissant ici comme par enchantement, en quelque sorte ! Mais, en vérité, fruit également d'un courageux et patient travail restant, lui, comme il se doit, à jamais soustrait aux regards profanes sur les toiles. Se citer ici soi-même de mémoire ? Pourquoi pas ! Je me souviens justement d'avoir écrit quelque part : « Derrière ses collines, il y a, finalement invisible, une montagne de travail ».

Quittant la Nationale 100, l'arrivée du chargement au panneau Montjustin en tôle émaillée en forme de flèche se fit à la nuit tombée. Dans la lumière des phares, Aldo et Jeanine découvrent l'accueil joyeux des premiers amandiers en fleurs qui les escortent de près, ça et là dans la montée, tout le long du chemin sacrément caillouteux. Mais plus haut, au village même, tout le monde est bien sûr debout sur le pont : le couple formé par monsieur et madame Roure - derniers paysans du village - est sorti sur le pas de sa porte pour assister à l'arrivée de ces nouveaux venus. Césarie Médaille et sa maman âgée, Lucien Jacques, tous regardent monter vers eux avec émotion l'étrange silhouette de ce peu banal véhicule aux yeux jaunes brinquebalant dans les derniers virages.

Départ de Taninges.

C'est le lendemain de l'arrivée de nuit qu'aura lieu la toute dernière étape - et la plus courte, sans doute aussi la plus triomphale ! Celle qui verra s'avancer Tagadère au pas, depuis Montjustin-le-bas jusqu'au presbytère délabré de Montjustin-le-haut. D'une photo à l'autre, on peut se rendre compte que le chargement est beaucoup moins volumineux qu'au départ. C'est que, risquant de verser, vers Grenoble, une bonne partie en a été déchargée et confiée aux services des Chemins de fer, jusqu'en gare de Manosque.

Mais pour rendre plus clairement compte de cet épisode alors fondateur dans la vie de la tribu Fiorio - et mieux le situer aussi - voici tout simplement à lire, ou à relire, une partie du chapitre XIII de Pour saluer Fiorio :

 *

Montjustin à la belle époque

Chronologie des principales étapes d'une vie.

Page manuscrite de Serge sur la genèse de La Carde de 1960.

De style télégraphique. 19 juin 1941.

Une grande lettre-témoignage du 10 novembre 1940.

Une lettre de 44.
Une lettre du 28 avril 1941.

Un court message du 24 septembre 1944.

Une double carte postale. 

Quelques pensées, déclarations et réflexions du peintre.

Quelques citations.

*

Lei Cantejadas se debanaran aquest’an en Provença Auta

Sostenguts per l’AELOC, los ensenhaires de Dinha, Aurason, Chastèu Arnos e Lo Brusquet an chausit d’organisar dins les Aups, Lei Cantejadas, sus lo modele de çò que se faguèt a z’Ais l’an passat.

Lo repertòri de cançons en provençau per lei pichons, composat per leis artistes-creators de la nòva scèna occitana es estat après dins 27classas de la mairala au CM2.

Ansin seràn au repertòri, de creacions de :

Moussu T e lei jovents,

Liza,

Miquéu Montanaro,

Jean-Bernard Plantevin …

Amé de poèmas de Jòrgi Gros e Enric Damòfli.

Es lo grope de Musicas Actualas dau Conservatòri de Region d’Ais-de-Provença qu’acompanharà una chorala de 610 dròlles per lo concèrt. Aquò se debanarà au mitan de la plaça General De Gaulle a Dinha (ò au Palais des Congrès en cas de marrit temps).
 

lo dimarç 17 de mai 2016

a 7 oras
 

* Lei Cantejadas son organisadas am'un partenariat Animation Scolaire d’Oc, AELOc, Vila de Dinha, Educacion Nacionala, Institut d’Estudis Occitans 04/05 amé l’ajuda dau Despartament des Aups de Provença Auta.
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