Le départ de Martin Gray par Philippe Courbon.

28 avril 2016

Chères Amies, Chers Amis,

Vous aurez, comme moi, appris le décès de Martin Gray, l’écrivain à qui nous devons Au nom de tous les miens, Les forces de la Vie, Entre la haine et l’amour, ouvrages, parmi d’autres qu’il a écrit, qui ont témoigné de son parcours hors du commun, et qui ont été moteur pour de très nombreux lecteurs à réapprivoiser la vie.

L’œuvre et le témoignage de Martin ont été exceptionnels. De résilience déjà, comme nous dirions aujourd’hui. Plus encore dans cette immense force du témoin se levant pour, de son histoire, faire un levier pour semer l’espoir et un exemple pour des générations entières.

En une époque où nous n’avions pas les auteurs et conférenciers que nous avons aujourd’hui pour nous parler de « la raison du plus faible », de l’empathie, de la force de la non-violence, de la résilience, Martin Gray, lui, était un témoin et un éveilleur de consciences sur tous ces sujets.

C’est un immense honneur pour moi de l’avoir connu, apprécié et d’avoir conduit certaines actions ensemble, je pense à Toulon en octobre 1988 (photo jointe !) avec le Référendum sans urnes pour un monde sans armes, et aussi dans nos échanges nombreux, y compris lorsqu’il terminait son livre Entre la haine et l’amour.

J’avais dix-sept ans quand l’accident tragique a stoppé la vie de mon frère de vingt-trois, laissant mes parents dans un état de désarroi sans nom. J’avais alors offert une place à ma mère pour une conférence de Martin Gray à Lyon Les forces de la Vie. Réensemencer l’espoir afin que « la Vie renaisse de la nuit ».

J’ignorais à l’époque que, bien des années plus tard, à la faveur d’un congrès sur le végétarisme, nous allions sympathiser, et nouer relation. Ma proximité géographique durant une période dans l’aire toulonnaise me donnait la joie de le rejoindre au Tanneron, et d’échanger avec cet homme dont la voix venait de très loin, et dont le regard portait très loin aussi.

Depuis son installation en Belgique, voici plusieurs années déjà, nous ne nous sommes pas revus, mais je garde un souvenir intact de lui, de cette force qu’il dégageait. Celle d’un homme qui revient de très loin de l’horreur et qui regarde le monde droit dans les yeux pour y chercher la Vie.

En toute simplicité et reconnaissance, je souhaitais en ce jour lui rendre ce modeste hommage.

En partage avec vous,

Avec mes chaleureuses pensées,

Philippe Courbon

- photo d’archive lors du lancement du Référendum sans urnes pour un monde sans armes, à Toulon ! j’étais... un peu plus jeune !