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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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26 décembre 2015

Sur l'esquisse d'un Épouvantail.

   L'épouvantail est un modèle-motif bien pratique dont Serge s'empare et use toujours volontiers. Il l'invente, certes, alors à sa guise mais toujours selon les besoins de la "cause" : un certain esprit auquel le mannequin dessiné - acteur unique restant en partie sibyllin - devra pourtant se prêter.

Dessin d'un épouvantailIci, il pourrait s'agir - pourquoi pas - d'un Rêve du peintre en état second ! Serge semble effectivement en faire un double du peintre en chef-d'orchestre s'exécutant, réglant avec fougue la composition dont il est lui-même l'axe et le pivot, la pièce maîtresse autour de laquelle tout tourne et donc tout s'organise. L'idée a dû lui en venir, comme souvent, assez subitement pour être ainsi reportée d'un seul jet continu sur le premier bout de papier venu, un papier sans qualité - un bulletin de vote à vrai dire. Serge avait coutume de les conserver pour, au besoin, s'en servir à purger ses pinceaux avant de les laver - à la diable, tant la spontanéité et la rapidité d'exécution dominent dans cette mise en place directe, sans l'usage d'aucun repentir. Il s'agit là, en fait, loin de toute volonté d'aboutir, comme une sorte de nœud fait à un mouchoir, d'un aide-mémoire visuel pour retrouver plus tard la chose intacte, dans quelques jours, ou quelques mois, quand le peintre décidera, ou pas, de sa mise en œuvre. Oui, ce genre de dessin-croquis pas du tout appliqué pouvait aussi rester en l'état, je veux dire sans suite, abandonné à son sort de simple note prise, pareille à celle que l'on griffonne vite fait, à l'aveugle, au milieu de la nuit pour sauvegarder coûte que coûte l'image fugace d'un rêve apparue parmi tant d'autres moins importantes. Les visiteurs les plus curieux de l'atelier pouvaient facilement en consulter de semblables, sur divers sujets, répandus la plupart du temps à même la grande table de l'atelier. Parfois, c'est Serge lui-même qui en parlait et en tirait à mesure, soit d'une grosse enveloppe où encore d'entre les pages d'un livre pour vous les faire passer aussitôt en plaisantant, l'air de dire, comme un môme : « Regarde un peu ce que j'ai fait là ! »  Il lui arrivait aussi de les commenter le plus simplement du monde, ne se rendant visiblement pas du tout compte, tels quels, de leurs richesses de contenu. Il faut dire que, malheureusement, n'avait vraiment valeur artistique à ses yeux que ce qu'il peignait, tout le reste n'en ayant jamais pour lui d'autre - ou alors rarement - que celle de brouillon, à usage interne donc.

N'empêche, sans être - c'est vrai - œuvre aboutie en elle-même, ce genre de document éclaire cependant les coulisses et la genèse de l'œuvre, témoigne de comment l'esprit créateur s'y prend pour entraîner celui du peintre avec lui pour, ensemble, réussir à « se faire la belle » !

 

 

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