Dans Nice-matin. Expo de Cannes 1969.

   J'aime toujours bien "repasser" ce genre de papier dans le contenu duquel se retrouvent souvent voisins le meilleur et le pire, où flotte aussi l'évanescent parfum de l'esprit d'une époque. Rédigé rapidement après le vernissage* et ne subissant pas de relecture minutieuse pour être livré au plus vite à l'agence en vue de la prochaine édition du lendemain, le texte en reste à peu de chose près celui du premier jet où, conservé, ce qui n'aurait dû être que scories y devient parfois pépites ou même perles rares ! J'écris cela sans suffisante moquerie, les billets du blog Serge en étant sans aucun doute farcis, ça et là, eux aussi !

C'est avant tout réjouissant au possible tout ce qui, bien qu'heureusement maladroit d'une façon ou d'une autre, n'aurait pas, pour cela, réussi à passer au travers du tamis.

Sacré Serge qui, par exemple, on l'apprend ici, « regarde pousser l'herbe en écoutant chanter le vent » ! Ou encore, quand il est question de « fignolage cultivé », ce qui en quelque sorte, sans le vouloir, nous ramène malencontreusement...au titre !

Pour les journalistes - ou plutôt pour les journaux - un artiste doit toujours être présenté comme étant un pur personnage de légende; quitte, au besoin, à l'aider encore un peu de la plume à le devenir plus complètement encore aux yeux des lecteurs qui, du coup ravis, n'en croient pas - comme on dit - ce qu'ils lisent ! Et, ainsi en partie hypnotisés, se précipiteront - on l'espère ! - tout de go à l'expo !

Mais, en dehors de tout ce qui involontairement nous y amuse, il y a bien cependant dans cet article de nombreuses belles remarques de toute première importance.

* Ce n'est pas ici le cas puisque l'exposition Fiorio à la Galerie 65 eut lieu du 16 au 30 juillet 1969 et que l'article est, lui, du 1er août : lendemain du jour de sa fermeture ! On ne peut pas faire plus justement en retard comme publicité !

Ci-joint, le texte de présentation de Bernard Clavel reproduit sur le carton d'invitation de cette exposition qui fit date dans la carrière de Serge. Je l'ai déjà publié ici, mais étant parmi les plus puissants écrits sur la démarche et l'esprit de sa peinture, certains auront peut-être encore plaisir à le relire.