La Mamie et quelques autres.

25 octobre 2015

Voici, aimablement communiquée par deux montjustiniens de cœur, la photo de cinq autres, in situ. De gauche à droite, on reconnaît, sous son chapeau de paille claire, Madeleine Payet, alias « La mamie », dont il est question dans le billet du 16.03.2015. Ensuite, se trouve Jeanine, sa fille, épouse d'Aldo, le frère de Serge. À ses côtés, en robe blanche, Martine Franck, maman de la petite Mélanie et dernière épouse d'Henri Cartier-Bresson qui est, lui, ici tout au bout sur la droite, le dernier de la bande.

Photo Zanghi Michel.

Belle brochette - ici sur fond de Luberon animal - comme on en rencontrait de temps en temps, au petit bonheur la chance, à Montjustin aux temps bénis. Tout y a commencé par Lucien Jacques et tout y a fini avec Serge.

Encore bien vivants sur cette photo, ceux-là aussi se trouvent, hélas, déjà allongés côte-à-côte au petit cimetière du village, sauf Mélanie qui s'occupe aujourd'hui de la préservation et de la promotion de l'œuvre respective de ses deux parents adoptifs, via la Fondation HCB qui ouvrit ses portes, à Paris, en l'année 2003 : « Désireux de préserver et exposer en France les trésors d'un patrimoine photographique exceptionnel, Henri Cartier-Bresson, Martine Franck et leur fille décidèrent de créer cette fondation.»

Comme eux, bien des artistes de haut vol sont souvent venus toucher terre à Montjustin, y faire halte, y partager avec les habitants la vie, comme on dit, " de tous les jours ", tout au moins pendant les vacances !

De ce point de vue et depuis le départ de Serge, Montjustin est malheureusement pour moi devenu désert; ne reste de tout cela, de tout ce temps et de tout ce monde, dans les ruelles, sur les places, circulant dans l'air vif de toutes sortes de souvenirs, partout à la ronde, qu'un unique et puissant parfum de légende. Cependant, tels ou tels jours encore plus particulièrement propices que d'autres à mouiller les yeux et à serrer le cœur, c'est bien une douloureuse multitude de visages aimés qui m'apparaissent aux portes et aux fenêtres, au creux des jardins en broussaille, ainsi que de nombreuses silhouettes plus lointaines qui surgissent aussi de partout, devant et tout autour de moi, et qui, tous et toutes, ensemble, m'escortent en essaim sans répit, me relancent, quand en toute innocence je m'aventure parfois à vouloir paisiblement parcourir le village et ses alentours.