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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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11 octobre 2015

Mémoire et peinture.

   Dans leur ouvrage collectif traitant de L'Inde dans les arts de la Guadeloupe et de la Martinique*, Jean Benoist et ses collaborateurs écrivent, tous ensemble d'une même plume, à propos de la mémoire : « Elle n'est pas qu'un lieu neutre de stockage d'événements, de connaissances, de souvenirs. C'est un espace sensible, passionné, émotif, imaginatif, un espace de construction symbolique. La mémoire est toujours proustienne et tout un passé resurgit à partir d'un détail (un son, une voix,un parfum). Elle guide aussi la reconstruction, la recomposition du réel : la quête de la trace conduit à la construction d'une nouvelle identité. »

Lisant cela, j'ai eu vite fait de transposer dans le domaine de la peinture et plus précisément, l'on s'en doute, vers celle de Serge pour l'y appliquer en propre.

IndiensDétail d'un Carnaval.

Effectivement, reste de lui ce grand souvenir vivant qu'est sa peinture, grand rêve ontologique qui le dépasse lui-même, l'y incluant en même temps; nous invitant, nous, à nous dépasser nous-mêmes quand nous nous surprenons à nous y reconnaître, à nous souvenir de qui nous sommes ou bien de qui nous croyons ou pourrions être; observant tout cela - et le reste - comme en rêve, dans un état quasi second. C'est que : « La mémoire en effet, n'aime pas être violée, même si elle est capable de se modifier selon les circonstances » précisent les auteurs cités plus haut.

Chemin faisant, notre propre mémoire retravaille la peinture de Serge, forcément : au fil du temps, le moindre de ses tableaux est sans cesse, sinon à redécouvrir, du moins bon - pour lui et pour nous - à être revu et augmenté d'un regard renouvellé comblant le retard qui, entre temps, se forme sans cesse entre lui et nous. Et c'est heureux, cette peinture en a un grand besoin, en premier lieu pour arriver un jour à réduire à néant les clichés par lesquels elle risque, tout un temps encore, de se trouver gravement malmenée dans les esprits via les informations la concernant dans les catalogues des "spécialistes" où ces derniers ont eu vite fait de l'inclure, l'y faisant entrer en la tutoyant, sans pourtant la connaître suffisamment en ses arcanes subtiles, ni l'avoir aucunement décryptée sous ses apparences les plus grossières.

Expo Fiorio Gréoux 2015 (19)Les pinceaux et les tubes côtoyant une photo des mains de Serge dans le bas de l'une des vitrines de l'exposition de Gréoux en été 2015. Photo Robert Callier.

Pour arriver à ce qu'un jour elle trouve sa vraie place - unique, comme celle de tant d'autres ! - il faut que le public en remonte sans cesse le fil du courant, vers et jusqu'à sa source, sans se soucier aucunement en cours de route des garde-fous (étiquettes officielles, etc) - à toutes fins utiles, comme on dit - qui ne sont en fait que freins et surtout de solides barrières à sa connaissance. Mémoire interne, son patrimoine génétique, son ADN,  lui seront bien plus utiles et convaincants. Mais que sont-ils ? Quel esprit les habite au départ, ou plane sur eux ? Quels sont donc les ancêtres et les dieux Lares de cette peinture utopique ? 

Je ne pose là - fait exprès - que les questions auxquelles ce sont bien entendu par elles-mêmes que les œuvres répondent le mieux - et, malheureusement pour eux, pas les catalogues-répertoires puisque leurs auteurs n'ont jamais pris une seule fois ni le temps ni la peine de gravir les quelques marches de ce rustique escalier en spirale construit par Aldo qui, en un clin d'oeil, les aurait pourtant très facilement hissés devant la porte, toujours béante, de... l'atelier !

*Ibis rouge éditions, 2004.

 

 

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