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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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23 août 2015

Serge Fiorio, semeur de songes.

   Serge Fiorio, semeur de songes. Voilà un titre qualificatif que j'ai utilisé déjà pour Jean Giono. Mais, après tout, ou plutôt avant tout - et cela en dehors du sempiternel « cousin de Jean Giono » rabâché ici et là, partout, et plus qu'à satiété - ne sont-ils pas de la même haute Famille ? Celle des purs poètes !

Oui, c'est un beau métier d'apprivoiser ainsi les hommes, de les conduire avec art par les chemins de l'imaginaire jusqu'où bat le cœur secret des réalités. Celui-là, justement, est poète qui leur fait sentir, en transparence, et vraiment comme si de rien n'était, tous les fils qui les relient au monde et les relient entre eux. D'une certaine façon - il n'y en a pas tant que cela d'autres en vérité - c'est les transfigurer, les transmuer eux-mêmes sans qu'ils n'y puissent rien : ni du cerveau ni encore moins du cœur !

Là, plus outil qu'arme, l'art de Serge Fiorio est très subtil et très puissant à la fois, à la dimension des capacités de chacun. Le peintre a cette façon bien à lui d'interpréter le monde, infiniment discrète tout en ayant un large spectre d'action sur les sensibilités innombrables.

Être confronté à l'une de ses toiles c'est s'ouvrir soi-même à une riche et vaste palette d'émotions et d'expériences jusque-là enfouies, bafouées par la raison et l'intellect. C'est faire le voyage, plus que le retour, vers le tout Premier Matin du monde. C'est glisser sans tambour ni trompette, je veux dire sans discours et sans philosophie, non pas de l'autre côté du miroir - cela est trop communément vain et sans issue - mais au travers.

Miroir de l'œuvre qu'on avait pourtant au départ pris la précaution de baliser par pure peur de s'y perdre : naïf, surréaliste, primitif, que sais-je ! Nos tiroirs, à ras-bord, sont bourrés d'étiquettes !

Mais sitôt le voyage amorcé, une sensibilité nouvelle se fait jour. On dit alors tout simplement : « Je suis ému ! » Et c'est tout à coup une mort et une joie en tête-à-tête. Il lui suffit pourtant pour cela, par exemple, d'une petite fête de couleurs sur une place de marché, du caractère altier d'une neige ou d'un cyprès.

Et si à chaque toile, de tout son être, remuent ainsi ciel et terre, c'est pour nous insuffler le goût grave du mystère, nous y plonger entier, la tête la première, et par là raviver nos sens endormis, chasser en nous les ombres, mieux y faire vibrer, verticale, notre âme à la lumière.

Alors, pour la première fois et en réalité, l'univers tout entier est une boule de cristal où nous pouvons renaître.

MaternitéPhoto dd.

Traduction d'Agostino :

Serge Fiorio, il seminatore di sogni.

   Serge Fiorio seminatore di sogni. Ecco un titolo emblematico che ho già utilizzato per Jean Giono. Dopotutto, o piuttosto prima di tutto – e al di là del sempiterno « cugino di Jean Giono » ripetuto a profusione, dovunque e fino alla sazietà – non fanno forse parte entrambi della stessa illustre Famiglia che è quella dei veri poeti? Sì, è un bel mestiere allettare gli uomini in tal guisa, condurli con arte per i sentieri dell’immaginario fin dove batte il cuore nascosto delle realtà. E precisamente è poeta colui che fa loro sentire, con evidenza e levità, tutti quei fili che li collegano al mondo e al contempo tra loro.  In qualche modo – non ce ne sono molti altri per la verità – significa trasfigurarli, trasmutarli nell’intimo per via di quella forza contro cui nulla possono cervello e cuore. E in questo senso l’arte di Serge Fiorio, più un utensile che un’arma, è tanto affinata quanto potente e a misura delle rispettive capacità di ognuno. Il pittore ha quel modo a lui particolare d’interpretare il mondo, di estrema sobrietà pur avendo a disposizione un largo spettro d’intervento sulle più diverse sensibilità. Porsi a confronto con una delle sue tele è aprirsi a una copiosa e ampia tavolozza di emozioni e di esperienze fino a quel momento tralasciate e dileggiate dalla ragione e dall’intelletto. È intraprendere il viaggio (più che esserne di ritorno) verso gli Albori del mondo, senza tanti discorsi e filosofie, non per trovarsi inconsciamente dall’altra parte dello specchio – anelito sterile e inconcludente - ma con la serena e cosciente volontà del suo attraversamento. Specchio dell’opera di cui peraltro, all’inizio, si aveva avuto cura di segnalare (naïf, surrealista, primitivo e quant’altro: i nostri cassetti sono stracolmi di definizioni!) per pura paura di smarrirsi. Ma non appena iniziato il viaggio un nuovo sentire si manifesta. Al che si dice semplicemente: « È commovente! » Ed è subito un morire e rinascere al tempo stesso. Eppure per dar luogo a tutto ciò bastano, mettiamo, una piccola festa di colori su una piazza mercatale oppure il carattere maestoso di una neve o di un cipresso. E se dal suo profondo ogni tela agita in questo modo cielo e terra, è per infonderci il gusto severo del mistero, perché ci sia dato immergersi interamente, con la testa prima di tutto, ravvivando in tal modo i nostri sensi addormentati, dissipando in noi le ombre, di più: sollecitando l’ascesa dell’anima verso la luce. E allora, per la prima volta e di fatto, l’intero universo è una sfera di cristallo nella quale ci è dato rinascere.

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