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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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11 août 2015

Tribune libre : la France bégaie ses langues régionales.

 

 

 La ratification de la Charte européenne de 1992 pourrait être soumise en 2016 au Parlement réuni en Congrès.


 
 
 

   Construire "une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l'intégrité territoriale" : tel est l'un des objectifs affichés dans son préambule par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée sous les auspices du Conseil de l'Europe en  1992. En parcourant ce texte, on n'y décèle rien qui soit de nature à déclencher une guerre de tranchées. À fortiori dans notre pays, justement riche de cette diversité que cette charte entend faire vivre.

Sauf que chez nous, rien n'est simple quand il est question de mettre des mots sur ce qui nous rassemble ou ce qui nous distingue. S'il est une exception française, une singularité collective, c'est bien cette propension à transformer en psychodrame tout débat de ce genre. Il a fallu sept ans à la France pour signer cette charte. C'était le 7  mai  1999, à Budapest. Seize ans plus tard, le texte n'a toujours pas été ratifié. Les présidents passent, l'objectif demeure. Un projet de loi constitutionnelle – sur lequel le Conseil d'Etat a rendu un avis défavorable – a été présenté en conseil des ministres, le 31  juillet. C'est l'un des textes qui pourraient être inscrits à l'ordre du jour du Congrès que le chef de l'Etat, François Hollande, envisage de convoquer en  2016.

Si l'on s'empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c'est qu'il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationale : l'ordonnance de Villers-Cotterêts, qui imposa, en  1539, l'usage du français dans tous les tribunaux du royaume ; l'abbé Grégoire, demandant à la Convention de 1794 d'"anéantir les patois" ; les "hussards noirs" de la IIIe  République, qui inculquèrent le français aux écoliers bretons, basques ou corses.

Le plaidoyer de Jacques Chirac

Nos racines "républicaines" et jacobines sont solidement figées dans notre Constitution en quelques principes essentiels, comme l'indivisibilité de la République et l'unicité du peuple français. C'est à ce mur d'uniformité que se heurtent les défenseurs des langues régionales. D'abord portées, dans les années 1970, par des groupes politiques identitaires, leurs revendications ont ensuite trouvé un écho plus large auprès d'associations et de structures d'enseignement qui ont profité du vent porteur de la décentralisation.

C'est dans ce décor que s'est joué un feuilleton encore inachevé. En novembre  1992, la France refuse de signer la Charte, à l'élaboration de laquelle le Quai d'Orsay a opposé une vive résistance depuis 1983. Le gouvernement fait valoir que la charte est en contradiction avec ses traditions. Seul Jack Lang se démarque alors : "Tout cela est ridicule, et témoigne surtout d'un manque de confiance en soi", estime le ministre de l'éducation nationale et de la culture, tout en présentant de nouvelles mesures destinées à favoriser l'enseignement des langues minoritaires.

L'affaire reste au point mort jusqu'à un déplacement de Jacques Chirac en Bretagne, le 29  mai  1996. Devant des parlementaires du cru, le chef de l'État prononce alors un vibrant plaidoyer en faveur des identités régionales, et fait part de son plein accord avec les principes défendus par la charte.

L'élan chiraquien, déjà ralenti par les vives réactions d'une partie des gaullistes (Charles Pasqua en tête), est stoppé net lorsque le Conseil d'Etat, saisi par le premier ministre, Alain Juppé, rend un avis défavorable. La haute juridiction administrative souligne que l'adoption de la Charte, qui impose aux Etats signataires l'usage partiel des langues régionales, y compris dans la justice et l'administration, serait contraire à l'article  2 de la Constitution, qui rappelle notamment que " la langue de la République est le français ". Une précision qui avait été introduite lors de la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht, afin de défendre la francophonie hors de nos frontières…

Devenu premier ministre après la dissolution, Lionel Jospin s'empare du dossier. Il commande un rapport à Nicole Péry, alors députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques, puis un autre à Bernard Poignant, maire (PS) de Quimper. N'en déplaise à son intransigeant ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement, le chef du gouvernement se montre favorable à la ratification. Reste à évaluer les obstacles juridiques et à trouver les moyens de les contourner. C'est la mission confiée au juriste Guy Carcassonne, à l'été 1998.

Après examen attentif, l'ancien conseiller de Michel Rocard dessine un chemin étroit. Contestant l'avis rendu par le Conseil d'État, M Carcassonne estime que "la charte n'est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution". Puisque les États signataires ne sont tenus de s'engager que sur trente-cinq des près de cent propositions de la charte, M Carcassonne a fait le tri, pour choisir les plus conformes – ou les moins contraires – à notre Constitution, comme tout ce qui concerne la promotion des langues régionales dans les médias, la vie économique, culturelle et sociale…

" Patrimoine de la France "

L'universitaire suggère aussi d'accompagner la signature d'une "déclaration interprétative" rappelant que, pour la France, le "groupe" – notion utilisée dans la charte – "renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaire de droits qui lui seraient propre". C'est peu ou prou sur ces bases que le processus de signature aboutit, le 7  mai  1999.

Las ! Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel juge que, en dépit des précautions prises sur la nature des engagements de la France, la charte n'est pas conforme à la Constitution. L'Élysée et Matignon se renvoient la balle. Le président refuse d'engager la procédure de révision de la Constitution souhaitée par le premier ministre. Embourbée dans les affres de la cohabitation, la ratification va rester au point mort pendant près d'une dizaine d'années. La réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès, le 21  juillet  2008, fait entrer à l'article  75 de la Constitution l'appartenance des langues régionales "au patrimoine de la France". Mais toujours pas de ratification en vue, le président en exercice, Nicolas Sarkozy, y étant hostile.

François Hollande en avait fait l'un de ses engagements de campagne. Elu président, il hésite. La ratification de la charte ne figure pas parmi les quatre projets de loi constitutionnelle présentés lors du conseil des ministres du 13  mars  2013. Le Conseil d'État, il est vrai, venait de rendre un nouvel avis défavorable à cette ratification.

C'est la mobilisation des " bonnets rouges ", en Bretagne, qui incite l'exécutif, fin 2013, à remettre l'ouvrage sur le métier. Une proposition de loi constitutionnelle – devant nécessairement être adoptée par référendum – est d'abord examinée à l'Assemblée nationale en janvier  2014. La voie du Congrès ayant été jugée préférable, c'est un projet de loi constitutionnelle que l'exécutif entend soumettre au Parlement. Nouvelles empoignades en perspective sur un texte soumis à la France il y a près d'un quart de siècle. Pour une issue qui reste toujours aussi incertaine.

Jean-Baptiste de Montvalon

Ces révisions constitutionnelles renvoyées aux calendes grecques

 
 
 

Il s'agissait des engagements nos  46, 47, 50, 53 et 56  : cinq promesses parmi les 60 du candidat François Hollande qui nécessitaient une réforme de la constitution pour devenir réalité. Trois ans après son élection, le chef de l'Etat les a presque toutes abandonnées et seule la ratification de la Charte européenne des langues régionales a désormais une maigre chance d'être adoptée par le Parlement réuni en Congrès, au printemps 2016.

Pour certaines d'entre elles, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Le 13  mars 2013, des projets de loi constitutionnelle sont ainsi présentés en conseil des ministres avec pour objectif d'être adoptés "  au cours de l'été  ". L'Elysée répartit sur quatre textes ses révisions constitutionnelles  : le renforcement de l'indépendance du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l'inscription de l'obligation du dialogue social dans la constitution, la suppression de la cour de justice de la République, la réforme du statut pénal du chef de l'Etat et l'impossibilité pour les anciens présidents de siéger au conseil constitutionnel. "Une seule révision globale serait vouée à l'échec mais une révision tronçonnée peut aboutir", avance alors dans Le Monde le président PS de la commission des lois de l'Assemblée, Jean-Jacques Urvoas.

Droit de vote des étrangers

Mais, à l'épreuve de la réalité, un seul de ces textes frôle l'aboutissement  : la réforme du CSM. Le 4  juin 2013, le projet de loi est adopté en première lecture par l'Assemblée puis par le Sénat un mois plus tard. Mais, bien que cette chambre soit à l'époque encore dirigée par une majorité de gauche, les sénateurs dénaturent le texte des députés et font échouer la révision. Car pour être soumis au vote en Congrès et éventuellement adopté par une majorité des trois cinquièmes des parlementaires, un projet de loi constitutionnel doit d'abord être approuvé exactement dans les mêmes termes par les deux chambres. Le gouvernement prend acte de l'échec de cette réforme, qui était pourtant la plus consensuelle, et ne prend pas la peine de soumettre les trois autres textes. Le retour d'une majorité de droite au Sénat, après les élections sénatoriales de septembre  2014, finit de tuer le peu d'espoir qu'il restait.

Quant aux autres engagements, ils ne sont eux restés que paroles. "J'accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant en France depuis cinq ans", avait promis le candidat Hollande dans son cinquantième engagement. Mais, une fois élu, il a rapidement dû reconnaître qu'il ne rallierait jamais les trois cinquièmes des voix des parlementaires à sa cause. Malgré un appel pour le droit de vote des étrangers signé par près de 80 députés socialistes en septembre  2012, le gouvernement n'a pas voulu prendre le risque d'un échec qui aurait signé, selon certains, l'abandon définitif de cette réforme emblématique. Enfin, la proposition "d'inscrire les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité dans la constitution " est elle aussi restée lettre morte.

Désormais, seule la réforme du CSM a une chance d'être remise sur la table, et encore. Lorsque Nicolas Sarkozy avait convoqué un Congrès, en  2008, deux voix lui avaient permis de l'emporter. Et le président d'alors n'avait pas encore récolté tout le désamour dont pourrait souffrir François Hollande en 2016, à un an de la présidentielle.

Hélène Bekmezian

 

Bonjour,
 
L’édition 2015 du festival Théâtre de Verdure, les soirées artistiques du jardin du Roc, touche à sa fin... Le service culturel de la ville d’Embrun vous propose un dernier spectacle mercredi 12 août à 21h :  Jacques le fataliste, avec la compagnie du Théâtre de chambre de Forcalquier.
D’après le roman posthume de Denis Diderot paru en 1796, Jacques le fataliste et son maître :
Roman satirique, philosophique, moderne, il conte les aventures du valet Jacques, courageux et intelligent, persuadé que tout ce qui doit arriver sur terre est déjà écrit là-haut, et de son maître, aristocrate oisif et lâche qui sera la cause des nombreux déboires de son acolyte.
Le récit basé sur les amours de Jacques et la vengeance du maître auprès d’un gentilhomme qui l’a trompé, pose par de nombreuses digressions le problème de la liberté de l’homme. Il est aussi une mise en abîme de la création à laquelle l’adaptation virtuose de Jean-Pierre Weil donne corps, une annonce de la révolution à venir, une déclaration d’amour faite aux femmes que la vitalité de la mise en scène salue.
Dans cette adaptation, le récit s’écrit et se déploie sous nos yeux. Par de surprenantes digressions, tours et détours, des histoires se tissent dans l'histoire, des comédiens les incarnent pour nous, échappent à leur auteur ou bien s’en jouent… L’homme est-il libre ou bien le jouet du destin ?
(durée : 50 min)
 
Adaptation : Jean-Pierre Weil
Mise en scène : Jean-Pierre Weil et Mathieu Weil
Avec : Mathieu Weil, Hubert De Pourquery, Sylvestre Bauce et Magali Laposse
 
La compagnie Théâtre de Chambre a été créée par Jean-Pierre Weil, metteur en scène et auteur dans les Alpes-de-Haute-Provence depuis les années 70, attaché aux oeuvres d’un répertoire plutôt classique (Cervantès, Molière, Marivaux, Goethe, Gogol, Tchekhov, Kafka). Jacques le Fataliste est sa dernière mise en scène. A sa mort en 2009, la compagnie est reprise par trois de ses comédiens (dont son fils Mathieu Weil qui en assume la direction artistique) avec un intérêt marqué pour les auteurs contemporains.
 
La pré-vente est toujours disponible à l’Office de Tourisme et à la Maison des Chanonges.

 
Je vous remercie par avance pour le relais de cette information.
Sincères salutations,
 
Aline GUILLET
Ville d’Embrun, service Culture
pôle animation culturelle 
et archives municipales
 
04 92 44 30 87 ou 06 32 63 20 21
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