Tribune libre contre l'extension de l'A 51.
Cher André,
POUR LE TRIEVES ET LE CHAMPSAUR FACE A L’A 51
Entre Grenoble et Sisteron, entre Grenoble et Gap, s’étendent des terres fertiles, des paysages de toute beauté : les forteresses du Vercors, de l’Oisans, celles du Dévoluy... Ces territoires montagnards sont d’une grande richesse et abritent des habitants qui s’efforcent de maintenir une identité locale et une vie sociale !
Loin d’être des déserts, les pays du Trièves, de la Matheysine, du Beaumont, du Buech et du Dévoluy sont des viviers de créativité !
C’est cette réalité dont l’existence est aujourd’hui menacée par la poursuite de l’autoroute A51.
Un collectif de 51 artistes se mobilise cet été pour célébrer la beauté des paysages menacés.
Leurs œuvres seront exposées durant tout l’été dans les lieux suivants :
- du 25 Juin au 2 Juillet à Roissard
- du 4 au 10 Juillet au Glaizil
- du 30 Juillet au 4 Août à Saint Martin de Clelles
- du 30 Juillet au 4 Août à la Grange du Percy
- du 2 au 12 septembre à Grenoble
- du 18 au 23 Septembre à Saint Sébastien.
www.mountainwilderness.fr/se-tenir.../51-artistes-face-a-l-a51.htm
https://stopautoroutea51.wordpress.com/
ARBRE DE VIE POUR AFFRONTER L’AUTOROUTE (J.Ibanès)
I
Erigé face aux saisons
la sève irrigue ta charpente
à rehausser branche
après branche
les claveaux du ciel
II
Au profond des terres
prolifèrent les serpents
de tes racines
qui fouissent dans les roches
à la recherche des sources
III
Tu prends toute ta place
ponctues les plaines
balises routes et vicinaux
rythmes les à-pics
combles les hauteurs
IV
Contre les vents
explose de tes mâts un festin
de zigzags triomphants :
des gerbes d’hirondelles
dans les aurores d’opale
V
Nourricier tu gaves les sols
de feuilles pourrissantes
et de graines immatures
ton écorce pourvoit d’insectes
pinsons mésanges bouvreuils
VI
Avec tes essences tes résines
tu alchimises la terre et l’eau
l’air et le feu
et te fais bois
avant ton retour en terre
VII
Par toi les douze mois résument nos vies
de l’inspir du printemps
aux dormances d’hiver
l’été te calibre de fastes
l’automne assume tes brocards
VIII
À tes pieds l’on trouve refuge
à remonter la voie d’enfance
le souvenir des vieilles peurs
le charroi des angoisses
les chagrins indélébiles
IX
Tu es mâle tu es femelle
la pluie te règle ton octroi
tu équilibres tes extrêmes
Entre le sol et le ciel
tu régules les tropes du temps
X
Tu es l’insigne archétype
qui assemble les mystères
sur l’axe du cosmos
jusque dans nos rêves d’arbre
puisés aux terreaux ataviques
XI
Dans le retrait des moelles
au carrefour de la conscience
tu pousses tes racines
en trames lactescentes
et reproduis l’arbre dans l’être
XII
Rassembleur entouré de griffons
de béliers de rapaces
tes gardiens du festin des presciences
nous vénérons celui que tu es
arbre de vie
NDLR : Je souhaite seulement que, comme à leur fâcheuse habitude, les soi-disant artistes contemporains ne se soient pas de nouveau mis sur les rangs pour pouvoir récupérer une telle manifestation à leur avantage, car il est écrit expressément qu'il s'agit là de « célébrer la beauté des paysages menacés ». Or, en le domaine - voir les horribles et polluantes installations en pleine nature du Viapac, de Digne en Italie, sur 225 kilomètres - ils sont loin d'être des champions !
Voici un exemple pris parmi tant d'autres sur ce parcours d'art contemporain installé aux grands frais des contribuables européens :
Alors - bien qu'il ne s'agisse pas là d'un tracé d'autoroute - si on manifestait aussi un jour au grand jour contre la défiguration des paysages entre Digne et Caraglio ?
Et puis :
De: "ieo arle" <ieo.arle@free.fr>
Envoyé: Lundi 15 Juin 2015 17:25:04
Objet: Atlas UNESCO des Langues en Danger dans le Monde
nous tenons à répondre à votre message du 20 mai, car le texte de l'Atlas et les affirmations du site l'Ethnologue sont tout à fait contestables :
- parler de "langues d'oc" au pluriel est le fait d'un courant linguistique très minoritaire ; au contraire, les organisations représentatives de défense de l'occitan (Félibrige, Institut d'Etudes Occitanes, Association Internationales d'Etudes Occitanes, Pen Club occitan, Fédération des Enseignants de Langue et Culture Occitane...) récusent catégoriquement ce pluriel ;
- ces "langues", écrivez-vous, "présentent (...) des différences beaucoup plus grandes qu'avec le catalan", "une situation de grande fragmentation entre dialectes, avec une intelligibilité limitée entre quelques variantes" : il s'agit d'affirmations infondées. L'intercompréhension entre dialectes est largement répandue ; elle est attestée par bien des témoignages (voir un exemple récent dans le livre de S. Javaloyès, "Au nom de la langue", éd. Reclams, 2015). De plus, l'emploi d'une graphie commune (dite classique, qui est la graphie historique de la langue) montre au contraire son unité profonde ;
- parler de "langue littéraire occitane en voie d'archaïsation" est inacceptable, voire malveillant ; cela est contredit par la pratique des écrivains actuels, dont la langue n'a rien d'archaïque. Prétendre qu'elle est "largement fondée sur le languedocien" est une autre contre-vérité, puisque chaque écrivain emploie la variété dialectale de sa région.
Le texte de l'Atlas se trouve donc en totale opposition avec la situation réelle de la langue occitane. Nous demandons par conséquent que les arguments que nous avançons dans le message du mois de novembre dernier soient étudiés de manière approfondie (ainsi que les positions des organisations citées ci-dessus, et les travaux de linguistes comme Pierre Bec, Robert Lafont, Patrick Sauzet...) et amènent à une révision de l'Atlas.
Avec nos salutations distinguées.