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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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19 juillet 2015

Recette de la Bagna cauda.

   Je m'en remets à l'avis de l'ami Jacques Ibanès qui, ayant lu le billet d'hier, m'écrit : « Tu aurais dû adjoindre la recette d’office, tant qu’à faire. »

Eh bien, la voilà, Jacques !

Recette de la Bagna cauda (le u se prononce ou) façon tribu Fiorio

Agrémentée d'un zeste de Delteil et d'un grain de sel (à la fin, dans les commentaires) de Jacques Ibanès

Plat typiquement piémontais (et d'hiver) que le fameux Joseph, ami de Serge, aurait bien pu, en tout bien tout honneur, intégrer à sa Cuisine paléolithique, parue en 1972 chez Robert Morel, aux Hautes Plaines de Mane. Il y écrit, au tout début :

« La cuisine paléolithique c'est la cuisine naturelle, celle qui apparut dès le commencement par pur instinct, simple appétit entre l'homme et le monde.

La nature des choses.

Quant à moi j'ai très délibérément entrepris de vivre une vie naturelle, une vie comme la vivaient les premiers hommes, voire hominiens (mettons, s'il vous plaît, il y a 100.000 ans).

Autant que possible et à la peine de mort près.

En esprit, sinon à la lettre.

Singulièrement dans le domaine de l'alimentation.

Au fronton de ma maison des champs, j'ai inscrit la formule sacrée de Confucius :

VIVRE DE PEU. »

 

Alors, première des choses : prévoir - ou être sûr - de ne pas avoir de rendez-vous amoureux, de travail ou d’affaire, le lendemain. Cette condition sine qua non (pas si mystérieuse !) étant remplie, il faut :

Une belle  tête d’ail par personne. On en coupe les gousses en lamelles, au couteau. Jacques Ibanès conseille d'ôter le germe à chaque gousse.

Des anchois au sel que l’on dessale avec soin et précaution, du bout des doigts, sous le robinet d’eau froide et dont on ôte l’arrête. Idem : un anchois par personne.

On dépose le tout dans un caquelon en fonte en recouvrant à peine - mais vraiment pas plus - ces ingrédients avec de l’huile : moitié huile d’olive et moitié d’arachide ou beurre à la rigueur.

Porter lentement à ébullition jusqu’à ce que se forme une pommade - odorante, l’on s’en doute !

Juste avant de servir - c’est-à-dire de déposer le plat sur un réchaud à alcool réglé au ralenti au centre de la table - incorporer deux cuillères à soupe de crème fraîche liquide, ou épaisse, peu importe.

Fourchette en main, ou pas, chacun  trempe à même le plat des légumes crus préparés auparavant et mis alors à disposition dans de jolies assiettes : côtes de cardons – que l’on citronne pour qu’elles ne noircissent pas - branches de céleri, tranches de céleri-rave, (citronnées aussi) feuilles d’endives, morceaux de poivrons rouges, de petits bouquets de chou-fleur croquant, de la pomme de terre cuite au four enveloppée de sa peau, des œufs durs et encore - ô suprême délice ! - des oignons dorés au four (d'un fondant !) ! Dire que j'allais les oublier sur la liste ! 

Au plus le contenu du caquelon baisse, au plus la pommade restante cuit et même rôtit, caramélise : le meilleur est pour la fin ! Les plus gourmets du païs nissart y cassent traditionnellement encore un œuf et, pour n'en rien laisser perdre, raclent le fond avec une tranche de pain rustique.

Un grand rouge de la vallée du Rhône, assez costaud pour s'accorder à la force de l'ail et de l'anchois.

Et pour la fin : le fin du fin étant de déguster un petit verre (très digestif !) d'alcool de racines de gentiane distillées si possible en fraude par un copain montagnard : ce qui rend, bien sûr, le breuvage bien meilleur, plus apte encore à donner du plaisir en délivrant ses arômes !

À la suite de quoi, chacun, s'il ne l'est pas encore, devient facilement poète ou philosophe ! Pas étonnant que chez les Fiorio la première Bagna constituait une sorte de baptême, d'adoubement, de rite de passage, quelque chose comme ça.

Le tout, comme d'habitude, enveloppé dans la joie par moultes chansons piémontaises !

 

 

PER INF'OC : 

 http://imagine-tours.blogspot.fr/2015/07/festival-davignon-2015-avignon-avinhon.html

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Commentaires
I
Ta recette est appétissante, particulièrement sur le plan littéraire, et je t'en remercie.<br /> <br /> Je me permets d'ajouter mon grain de sel en conseillant :<br /> <br /> 1. d'ôter le germe de l'ail avant de le couper en lamelles (ligne 3)<br /> <br /> 2. d'ôter l'h de hôte (ligne 6) car il est bien admis qu'un hôte est une adjonction et non une soustraction! Si tu t'exécutes,il te restera alors à ôter mon message qui n'aura plus lieu d'être...
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