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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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2 juin 2015

Vouloir connaître vraiment l'œuvre de Serge...

   Vouloir vraiment connaître l'œuvre, en entier, de Serge Fiorio est, en soi, une entreprise sans aucun doute louable et fort passionnante mais qui, je crois, demande au départ deux choses en réalité essentielles à cause d'un certain côté quelque peu utopique quand même : d'abord la plus grande patience et puis l'adhésion à une sorte d'acte d'abandon : l'acceptation pure et simple de ne jamais pouvoir parfaire cette connaissance. Ceci, parce qu'il s'agit là - comme pour beaucoup d'artistes, au demeurant - d'une production particulièrement abondante, d'une profusion incroyable, mine de rien, diverse, et que, d'autre part, les pièces qui la composent sont très dispersées, souvent en solitaire, dans l'anonymat d'un appartement cossu situé à l'autre bout de la planète, dans celui de la salle-à-manger d'une petite villa banale, ou encore dans celui, alors beaucoup plus rude et rustique, d'une grosse ferme fortifiée, comme Serge savait en peindre, perdue au bout de six kilomètres d'un chemin de terre plein d'ornières, en plein désert. Tous les lieux pouvant héberger des Fiorio sont plausibles, jusqu'aux plus improbables. Ce qu'écrivit là-dessus Pierre Magnan, en 1992, dans Mes rencontres avec l'œuvre était, est, et restera véridique.

Les expositions qui ont eu lieu jusque-là n'ayant pas fait, de plus, l'objet de catalogues importants, hormis le magnifique Serge Fiorio des éditions Le Poivre d'Âne qui fut le fruit, lui, du coup de cœur d'un couple de libraires manosquins, en 1992 : Danièle Galliot et Maurin Gibert. Les musées, quant à eux, n'ont jamais levé le petit doigt, ici ou là, dans les ventes aux enchères pour acquérir le moindre Fiorio ; pas plus que les services culturels départementaux et régionaux qui s'en sont toujours désintéressés complètement au profit, hélas, de productions beaucoup plus « dans le vent » qui...passe !

Mais non ! Non ! Pourquoi allais-je l'oublier ? Il y eu bien une tentative héroïque de la part du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence qui, avec panache - pour la première fois qu'il s'intéressait à lui ! - demanda carrément à Serge, par courrier, de lui fournir gracieusement un tableau. Lequel Serge refusa l'offre généreuse qui lui était ainsi faite au motif qu'il s'agissait bien là, à ses yeux, ni plus ni moins, du fruit d'un travail, comme celui de tout bon artisan qui se respecte et paye ses impôts. C'est donc en désespoir de cause que les plus hautes instances culturelles départementales finirent par organiser une réunion au sommet afin de se mettre d'accord pour lui commander - cette fois, comme il se doit - un Fiorio...qui fut livré en son temps — n'ayant bénéficié, l'on s'en doute, d'aucun passe-droit valable sur la longue liste d'attente du carnet de commandes du peintre. Je crois que si Serge avait pu, en accord avec sa scrupuleuse conscience, les faire alors poireauter encore un peu, il n'aurait pas hésité une seconde. Mais, dans le souvenir qui m'en reste, c'était déjà pas mal comme ça, sans rien forcer !

Toutes choses qui font que ne se dessine pas encore, loin de là, la structure complète de l'œuvre ; pas plus que, pour cette raison justement, ne peut se voir ni même se deviner en entier la profonde diversité de son contenu. Il faudra encore pas mal de temps et de passion investigatrice pour que puissent être mis à leur place exacte, de nouveaux et, n'en doutons pas, nombreux, éléments du puzzle.

Aujourd'hui, les amateurs des générations qui ont acheté des Fiorio à Serge lui-même (la vente directe était son habituel et son principal moyen de vente pour faire à la fois connaissance avec ses acheteurs et ne pas avoir à subir, par contre, la poigne de fer ou, aussi bien, le couteau sous la gorge des marchands et des galeries) meurent les uns après les autres, leurs enfants, pas forcément amateurs d'art, doivent partager et bien souvent vendre, à cause de la fameuse crise économique qui sévit par ici, en Europe. Sans plus s'en étonner le moins du monde, nous verrons donc souvent encore, dans un proche avenir, des toiles présentées à la vente.

Heureusement, telle qu'on la connaît déjà, par facettes interposées, cette peinture a ses atouts, certains majeurs, pour un bel avenir posthume : pleinement de son temps, elle contient, en outre, des ingrédients de toutes sortes que l'avenir, sans doute, reconnaîtra et authentifiera comme siens. Si elle est, il est vrai, à contre-courant de la peinture actuelle - celle qui, médiatisée, a donc pignon sur rue -, elle n'est pas à contre-courant, par contre, du temps lui-même, et encore moins de l'esprit qui est aujourd'hui en lui à l'œuvre, inventif, créateur, faisant évoluer les choses et tourner la roue vers l'avenir. Mon intime conviction est donc que, petit à petit mis à jour, découvert au fil du temps, cet œuvre peint grandira jusqu'à atteindre sa véritable dimension dans sa vraie lumière ; ce qui, pour le bonheur du plus grand nombre, le portera à l'attention et au jugement sensible d'un public étonné, encore et toujours élargi.

Rêve femmeUn Rêve. Photo Dédé.

Détail 2 Rocher d'Ongles

Détail du Grand Rocher d'Ongles. Photo Dédé.

Mais quels sont donc ces atouts et ses ingrédients ? me direz-vous. Parmi les principaux, se trouve, à mon avis, la vision constructive figurative qui est dans sa nature même et qui, si les pronostics de quelques spécialistes en la matière s'avèrent justes, devrait bientôt revenir en force au premier plan dans l'histoire de l'art après la grande période « autistique » qui, ayant maintenant dépassé son pic d'engouement, est aujourd'hui d'ores et déjà en grande perte de vitesse : signe des temps où le vent tourne, la Fondation François Pinault, par exemple - bien qu'installée dans le Palais Grassi, à Venise - ne comptabilise plus que 50 malheureuses entrées par jour ! Autre ingrédient, très personnel celui-là, intrinsèque, important parce que subtil, le dialogue fructueux et sincère au plus haut point, spirituel à vrai dire, que l'artiste entretient, chemin faisant dans son œuvre, avec le domaine de la psyché et plus particulièrement celui de l'âme ; son propre mystère d'homme et d'artiste y rejoignant celui, unique aussi, de celle des autres, toutes celles et ceux qui, comme lui, regardent d'abord le monde avec leur cœur, l'aiment, le méditent sans se lasser, le contemplent sans cesse en ce qu'il a de beau, de meilleur. Et puis, autre argument de poids en sa faveur, l'écologie de cette peinture, son esprit véritablement écologique, engagé, visionnaire, qui, d'une certaine façon, la place à l'avant-garde comme un guide, vers demain, son pays d'origine.

Traduction d'Agostino : 

 

 

Pur essendo in sé un’impresa senza alcun dubbio lodevole e appassionante, credo che volere veramente conoscere per intero l’opera di Serge Fiorio richieda in partenza due cose, in realtà essenziali in ragione di un certo suo carattere per certi versi un po’ utopico: anzitutto la più grande pazienza e poi l’adesione a una sorta di liberatoria, vale a dire l’accettazione pure e semplice di non addivenire mai a poter completare questa conoscenza. Questo perché, pur senza averne l’aria, si tratta – come per molti artisti del resto – di una produzione particolarmente abbondante, di una profusione incredibile, variegata, per quanto i pezzi che la compongono risultino assai dispersi, spesso solitari, detenuti nell’anonimato di un appartamento situato dall’altra parte del pianeta o nella sala da pranzo di un banale villino oppure in quello, ancora più rustico e spartano, di una grande fattoria fortificata (come sapeva dipingerne Serge) sperduta alla fine di sei chilometri di un sentiero pieno di solchi, in totale solitudine. Qualsiasi luogo, fino al più improbabile, può plausibilmente ospitare un Fiorio. Quello che scrisse in proposito Pierre Magnan, nel 1992, ne Mes rencontres avec l'œuvre era, è e resterà attendibile. In più, le mostre che ebbero luogo fino ad allora non furono oggetto di cataloghi importanti, eccettuato lo stupendo Serge Fiorio edito da ‘Le poivre d’Âne’ (1992) che fu il frutto della passione della coppia di librai manoschini Danièle Galliot e Maurin Gibert. Quanto ai  musei, non hanno mai alzato un dito nelle varie aste per l’acquisto di un sia pur modesto Fiorio; lo stesso dicasi per i servizi culturali dipartimentali e regionali che se ne sono sempre disinteressati completamente a profitto, ahimè, delle produzioni molto più « all’ultima moda »  … che passa. Però no, quasi me lo dimenticavo! Ci fu sì un eroico tentativo da parte del Conseil Général des Alpes de Haute-Provence che, con particolare eleganza e  tramite lettera – benché fosse la prima volta che si interessasse a lui, domandò esplicitamente a Serge di fornirgli gratuitamente un quadro. Al che Serge rifiutò la generosa offerta fattagli, per l’evidente motivo che si trattava né più né meno del frutto di un lavoro, come quello di ogni buon artigiano che si rispetti e paga le tasse. È quindi come ultima istanza che le più alte cariche culturali dipartimentali finirono per organizzare un incontro al vertice al fine di mettersi d’accordo per ordinargli – questa volta secondo tutti i crismi – un Fiorio … che venne consegnato nei tempi necessari – non avendo ovviamente beneficiato di alcun favoritismo atto a scavalcare la lunga lista d’attesa delle commesse del pittore. Credo che se avesse potuto, in accordo con la sua scrupolosa coscienza, Serge non avrebbe esitato un secondo a farli aspettare ancora un bel po’. Ma per il ricordo che mi rimane, c’era già da essere soddisfatti così, senza bisogno di spingere oltre. Ma da tutto questo non si delinea ancora la struttura completa dell’opera, tutt’altro, né, proprio per questa ragione, può vedersi o indovinarsi  per intero la ricca varietà del suo contenuto. Ci vorrà ancora un bel po’ di tempo e di passione investigativa perché possano essere sistemati i nuovi e numerosi elementi del puzzle.

 

Oggi, le generazioni di appassionati che hanno acquistato dei Fiorio dallo stesso Serge (la vendita diretta era il suo abituale e principale canale di vendita per fare la conoscenza dei suoi compratori e, per contro, non aver da subire la stretta o il coltello alla gola dei mercanti e delle gallerie) vanno via via scomparendo; i figli, non altrettanto appassionati di arte, devono suddividere e spesso vendere, a causa della ben nota crisi economica che imperversa in Europa. E non ci meravigliamo affatto se, in un futuro prossimo, vedremo quindi con maggior frequenza delle tele poste in vendita. Fortunatamente, per come la conosciamo e per interposti aspetti, questa pittura ha i suoi punti di forza, alcuni importanti, per un promettente futuro: interamente del suo tempo, essa contiene inoltre ingredienti di ogni sorta che l’avvenire riconoscerà e certificherà senza dubbio come suoi. E se essa è, è vero, in controtendenza alla pittura attuale – quella che, mediatizzata, ha quindi un’attività bene avviata - non lo è invece rispetto al tempo stesso, e ancor meno allo spirito che oggi è all’opera in esso, inventivo, creatore, che fa evolvere le cose e girare la ruota verso il futuro. Dunque, la mia intima convinzione è che l’opera pittorica, aggiornata poco a poco e riscoperta nel corso degli anni, crescerà sino a raggiungere la sua reale dimensione nella sua giusta luce; ciò che, per la felicità dei più, la porterà all’attenzione e al giudizio sensibile di un pubblico meravigliato, ancora e sempre più ampio. Ma, mi direte, quali sono quindi questi punti di forza e i suoi ingredienti? Tra i principali si trova, a mio avviso, la visione costruttiva figurativa insita nella sua stessa natura e che, se i pronostici di taluni specialisti in materia si dimostrano giusti, dovrebbe presto ritornare da protagonista al centro della scena nella storia dell’arte dopo il grande periodo « autistico » il quale, avendo al momento passato il suo picco di infatuazione, sta subendo già da ora un forte rallentamento: segno dei tempi e del volgere del vento, la Fondazione François Pinault, per esempio – per quanto installata a Palazzo Grassi a Venezia – non contabilizza più di 50 miserevoli ingressi al giorno! Altro ingrediente intrinseco - personalissimo questo, importante in quanto sottile, il dialogo fruttuoso e sincero al massimo grado (spirituale a dire il vero) che l’artista intrattiene, nel farsi della sua opera, con il territorio della psyché e più particolarmente quello dell’anima; il proprio mistero di uomo e di artista, affatto unico, si ricongiunge a quello degli altri, di tutti quelli e quelle che, come lui, guardano prima di tutto il mondo col loro cuore, lo amano, lo meditano senza stancarsene, lo contemplano senza cessa in ciò che ha di bello, di migliore. E poi, altro argomento di peso in suo favore, l’ecologia di questa pittura, il suo vero spirito ecologico, coinvolto, visionario, che in certo qual modo lo pone all’avanguardia come una guida verso il domani, il suo paese d’origine.

 

 

NB : à lire deux commentaires tout à fait en bout de ligne, après la pub que voilà :

 

REÇU CELA à transmettre :

Jean Dufour

Il fut l’agent (l’impresario) de Félix Leclerc, de Raymond Devos, de Bernard Haller, de Jean-Pierre Chabrol, de plusieurs autres artistes de talent – et de Jacques Bertin…

Il était un ancien ouvrier ajusteur à la SNCF, devenu animateur de ciné-clubs puis directeur de MJC.

Il est l’auteur de plusieurs livres, dont un très beau Félix Leclerc, d’une étoile à l’autre (Christian Pirot éditeur).

Il lance aujourd’hui une souscription pour un ouvrage sur les Frères Jacques (Les Frères Jacques  « Un nouveau regard »). C’est une joie de l’y aider.

Souscription Frères Jacques

 

 

 

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Commentaires
I
Dieu le fracas que fait un poète ...<br /> <br /> <br /> <br /> Voui ... les "politiques" d'acquisition des instances culturelles départementales et régionales ... Bien sûr qu'un jour futur les œuvres de Serge seront accrochées aux cimaises de nombreuses salles de par chez nous ... Et d'un peu plus loin ... Faut simplement André patienter 10 ou 20 ans ... Car voui z'aussi, malgré la crise (je me souviens de l'autre d'il y a quarante ans qui nous annonçait apercevoir le bout du tunnel ... il oubliait simplement de nous dire que c'était le bout par lequel on entre :-) ) et malgré les restrictions budgétaires qui l'accompagnent et commencent toujours par toucher le monde des z'arts et de la Kultur, on finit (encore ?) kanmem par dénicher un vieux fond de tiroir pour quelques acquisitions Brasséniennes ... Je veux dire - bien trop souvent - celles "des copains d'abord" ... enfin, pas forcément ceux de Serge donc, puisque (Monjustin, c'est où ?) il n'a guère fréquenté les cercles "où l'on se montre", où l'on se coopte, où l'on entretient son petit commerce ... <br /> <br /> <br /> <br /> Voui, je noircis volontairement le trait (façon Chabaud) pour délimiter quelques contours (mais Non !!! je ne m'associe évidemment pas au tutupanpan félibréen de la-Provence-que-l'on-aime-ou-que-l'on-quitte version "marine" ... de la mer des sargasses) ... mais Voui, tout simplement donc, combien de tableaux de Serge dans les salles publiques d'Apt, de Forcalquier, de Manosque, Sisteron, Digne, Aix, de Marseille ... Et caetera ...<br /> <br /> <br /> <br /> Voui, un jour, c'est sûr, ils y entreront Dédé par la grande porte ... Sans doute commencera-t-on alors par ceux de la "première époque" ... qui est peut-être la seconde en fait :-) ... <br /> <br /> Je ne peux à cette heure tardive de la nuit (ou du petit matin ... Redondez de los dias) m'empêcher de penser, entre autres, aux "Joueurs de Mora" qui est évidemment un Chef-d'Œuvre absolu ... et, toujours bien sûr, à pas mal d'autres qui suivirent ... <br /> <br /> <br /> <br /> Voui, cher Andrew, un jour viendra couleur d'orange, couleur de palme, un jour de feuillages au front, un jour d'épaule nue ...<br /> <br /> <br /> <br /> Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche.<br /> <br /> <br /> <br /> Un jour comme un tableau de Serge Fiorio, en quelque sorte.<br /> <br /> <br /> <br /> ...<br /> <br /> <br /> <br /> (Purgette, ça m'ennuie "quelque-part", mais bon, me faut reconnaître que la poésie de ce cher vieux stal, c'est parfois - presque - du Victor Hugo :-) )
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