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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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19 mai 2015

Parmi les coups de cœur de Jacques Ibanès.

Je l'en remercie doublement. D'abord parce que, fidèle au contenu du livre, son papier me paraît - en plus d'aller à l'essentiel - donner aux lecteurs l'envie d'en savoir plus pour faire ainsi plus ample connaissance avec le peintre. Et deuxièmement car il est bien le premier à se pencher quelque peu longuement, plume à la main, sur ce que j'ai pu écrire à propos de Serge et de sa peinture.
Très fréquentée, la revue Texture aurait, selon Jacques, à peu près 2.000 visiteurs par jour ! Autant dire que c'est - plus qu'une aubaine - un véritable signe de reconnaissance pour Habemus d'y être si chaleureusement présenté !
 
 
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Des notes et des mots

Les coups de cœur 
de Jacques Ibanès (2015)

Jacques Ibanès est poète, il est aussi musicien et chanteur et interprète les poètes lors des nombreux récitals qu’il donne ici et là. Il est encore marcheur et nous livre aussi des carnets de route. Mais ses chemins d’encre de lecteur (et d’auditeur) sont aussi multiples et flâneurs et il nous les fait partager ici.

Couv Hab

André Lombard : « Habemus Fiorio ! »

   Voici l’évocation d’un peintre singulier disparu il y a peu dans sa centième année qui « jamais ne rêva de carrière internationale, d’expositions dans les galeries les plus prestigieuses, ni d’entrées au musée ». Un peintre intemporel, une sorte de primitif siennois, de Saint-François d’Assise (« Ce Serge, un françoisier de première » disait Joseph Delteil qui s’y connaissait) mâtiné quelque peu d’un Douanier Rousseau « avec qui il a en commun une fraîcheur foncièrement originale parce que non entravée par une quelconque formation, académique ou autre ». 

Ce peintre d’origine piémontaise quitta sa Suisse natale, puis la Savoie en 1947, pour s’installer et finalement vivre un peu plus d’un demi-siècle, dans le haut-perché village de Montjustin à peu près en ruines à l’époque, sis dans le Luberon entre Apt et Manosque. Il avait nom Serge Fiorio. 
Giono, qui n’était pas son cousin mais celui de son père Emile et qui l’aimait beaucoup, lui mit le pied à l’étrier en 1934 en lui demandant de peindre son portrait. Un portrait devenu vite célèbre et qui contient déjà, concentré en arrière-plan, le monde du peintre juste avant son big-bang. « Je pense qu’en me commandant son portrait, Giono savait pertinemment que c’était là le chemin le plus direct pour m’ouvrir toutes grandes, les fenêtres de ma propre liberté d’artiste » confiera-t-il. 
La peinture de Serge Fiorio est intemporelle. Elle nous donne à voir les travaux et les jours ordinaires au fil des saisons, dans des paysages de collines partant à l’assaut du ciel, à moins que ce soit l’inverse. Et aussi des scènes de carnaval et de fêtes foraines. Quelquefois un voilier appareille sur un nuage ou bien tout un pan de vignoble s’échappe d’une futaille pendant que le vigneron fait sa sieste : c’est que, comme dans la vraie vie, on est toujours en pleine fantasmagorie si on y prend bien garde. 
Et dans cet univers fermé à la laideur, dans un vibrant chromatisme aussi nécessaire et implacable qu’une partita de Bach, Serge Fiorio entonne la musique du monde et des gens : passage du vent dans les peupliers, craquement de la neige sous le sabot du cheval, flonflons de carnaval et, plus fort encore, si j’ose dire : le silence. C’est que nous touchons, dès le premier regard aux confins mêmes de la poésie et là, basta, c’est au spectateur de laisser jouer son imaginaire car comme le confiait Fiorio, « Chacun de mes tableaux raconte quelque chose ». 
André Lombard, son exégète qui était aussi son ami, a déjà consacré deux beaux ouvrages à Serge Fiorio (1) et il a créé un blog grâce auquel chaque semaine, le peintre continue de nous donner de ses nouvelles (reproductions de tableaux, lettres, photos, témoignages…) 
Dans Habemus Fiorio, il nous fait entrevoir le « prodigieux mystère qu’est cette intercession du rêve en faveur du réel » (selon l’heureuse formule de Gérard Allibert). Et pour approcher les arcanes de l’univers de Fiorio, il procède par itérations subtiles et pas de côté décrivant son environnement aimé et convoquant les illustres (Cocteau, Picasso, Clergue, Lanza del Vasto, Luc Dietrich, Henri Cartier-Bresson) et les proches (les poètes Lucienne Desnoues et Jean Mogin « dont le théâtre et la poésie étaient, de façon quotidienne, véritablement le pain et le vin de leur commune vie d’artiste ». 
Procédant ainsi par petites touches, de façon capricante, se dégage peu à peu le portrait d’un homme qui a voué toute son existence à un art qui par là même, selon l’auteur, a quelque accointance avec le sacré. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, le livre d’André Lombard n’a rien de celui d’un dévot compassé ! Il déborde de vie et de rires. Il faut lire l’arrivée de Serge Fiorio à Montjustin, la scène de commedia dell’arte avec ses voisins poètes ou celle du passage du flamboyant Delteil pour mieux saisir tout à la fois le bonheur de vivre dans le Deep South français et celui d’admirer les toiles d’un grand peintre. 

(1) Serge Fiorio préface de Pierre Magnan.(Ed Le Poivre d’âne) et Pour saluer Fiorio (précédé de Rêver avec Serge Fiorio  par C.-H.Rocquet) La Carde éditeur.

André Lombard : Habemus Fiorio ! Avec 16 illustrations hors texte en quadrichromie, La Carde éditeur 270 p. 23 €. Adresse de l’auteur : nolombard@gmail.com  Adresse du blog : sergefiorio.canalblog.com

 

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Commentaires
N
J'espère assister à la vente du 13/06 à Manosque, serait-il possible de récupérer deux exemplaires de Habemus Fiorio quelque part dans le coin ?<br /> <br /> Toujours au top le blog....<br /> <br /> Amitiés, René, Jackie.
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