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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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28 avril 2015

Sous le signe de la sincérité.

   Évoluer dans l'ordre des choses a parfois pour heureuse conséquence d'abolir soudain le jeu hasardeux du hasard et des portes s'ouvrent, l'avenir, alors, tend les bras ! Dans ce sens, il y a comme cela des rencontres, fortuites en apparence, qui sont, en fait, de véritables rendez-vous à des points de carrefour précis : question de bonne et exacte longueur d'onde, je crois, de présence au monde, effective, au sens le plus plein du mot. Belle mission qui, de cette façon, incomba à notre ami Jacques Ibanès, poète, dont la qualité d'être le prédestine, sans doute depuis toujours, à être le passeur de plus de deux cent pages de souvenirs précieux - jusque-là pieusement conservées par son auteur - qu'il vient tout juste de faire publier aux éditions du Cherche-midi. Disons tout de suite que ces riches et ferventes pages d'écriture, couvrant les dix dernières années du grand penseur-écrivain russe Léon Tolstoï, méritent de rester témoins mémorables aux côtés de son œuvre immortelle et, pour cette raison intrinsèque, le resteront.

Il fallait tout simplement un troisième homme, providentiel, de qualité correspondante à la charge d'établir définitivement et de transmettre proprement le récit minutieux de ce Tolstoï, intime presque, que l'auteur, un certain Victor Lebrun, a connu pendant dix années, a conservé au chaud en son cœur et retranscrit sur le papier pour ensuite - grâce à Jacques - le sauver à jamais de l'oubli. Tout cela, au fond, est déjà en soi très tolstoïen, qu'on en juge encore : la rencontre de Jacques avec Victor Lebrun eut lieu dans les Bouches-du-Rhône, au village du Puy-Sainte-Réparade (joli nom, non ?) où chacun d'eux vécurent, mais à des époques différentes ; ce qui suffit néanmoins à susciter une - hélas - unique rencontre et, tout à la fin de celle-ci, sur le pas de la porte, le passage de relais d'un tapuscrit. Et ce sont des villageois, amis de l'un et de l'autre, qui firent entre eux le trait-d'union. Avouons que tout cela, déjà, frappe l'esprit, l'interroge : cela était-il écrit ? Et de cette façon, pas d'une autre, peut-on répondre aujourd'hui - comme si une intelligence à la fois fatale et supérieure avait présidé discrètement d'En-haut à tout cela pour que Dix ans avec Tolstoï voit enfin le jour, à son heure !

Tolstoï

Tolstoï nous est raconté dans le détail de sa vie quotidienne, tel qu'en lui-même, répondant inlassablement au volumineux courrier qui lui vient de toutes sortes de gens et d'adeptes sollicitant son conseil ou posant des questions. On le voit également à l'œuvre, écrivant et réécrivant sans relâche, peaufinant ses textes dont il n'est finalement pas souvent satisfait. On apprend aussi, que jusqu'à un âge avancé, mais avant que Lebrun ne fut son secrétaire, Tolstoï, travaillait la terre : « Il travaillait bien et pour de bon », reléguant son travail d'écrivain au second plan. C'est dire là combien son œuvre spirituelle est ancrée dans la réalité, sincère donc au plus haut point, comme l'est dans un esprit très proche, tolstoïen lui aussi, frère, celle de Lanza del Vasto, alias Shantidas, (serviteur de paix), le disciple chrétien et occidental de Gandhi. La question de Dieu aussi est abordée, centrale, et rayonnante au-delà de toute frontière et surtout de toute religion.

Dans cette relation qui n'est en rien, jamais, à sens unique, outre son travail de secrétaire, Victor Lebrun devient très vite le témoin privilégié de la pensée du maître en train de se faire ou, aussi bien, en action. Maître qui l'y initie bien humblement, goutte-goutte, sans jamais forcer la dose, révélant en fait ainsi, par un enseignement parfois à demi-mot seulement, Victor Lebrun à lui-même, à ses diverses responsabilités d'homme. Toutes choses que ce dernier aura à cœur de continuer à faire fructifier encore après eux, lucide et reconnaissant, généreux, en écrivant alors pour le public ; confiant finalement tous les soins d'édition à ce jeune inconnu passionné qui vient un jour frapper providentiellement à sa porte parce qu'il a entendu, providentiellement aussi, parler de lui.

L'écriture de Jacques, dans l'Avant-propos de cette toute récente édition dont il est le maître-d'œuvre, est bien au diapason de celle de Victor Lebrun, ce qui fait l'heureuse unité du livre. 

 

Dix ans avec Tolstoï de Victor Lebrun.

Les souvenirs de son secrétaire français, avec des lettres inédites de Tolstoï.

Edition établie, annotée et présentée par Jacques Ibanès.

Le Cherche-midi éditeur.

NBLe billet du 19.04.2015 de ce blog salue une autre publication de Jacques Ibanès : Le Voyage à Manosque.

 

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