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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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2 février 2015

C'est un prodigieux mystère...

   C'est par le blanc manteau de la neige qu'opère vraiment la magie de l'hiver et que le monde étincelle ensuite sous les rayons du soleil.

Neige de Serge ancienneÀ l'intérieur, dans l'atelier tout en haut sous les toits où, suspendus aux clous de la poutre maîtresse, saucisses et jambons ont été mis à sécher, quelques flammes s'élèvent, sages, roses et vertes, dans la petite cheminée basse à laquelle le peintre, comme à son habitude, tourne résolument le dos pour travailler sans s'en laisser distraire.

Dans son monde, devant lui, sur la toile en cours sur le chevalet, un grand Paysage aux collines d'un bleu nacré somptueux avance, nu encore, vient vers le peintre qui y travaille avec patience, en artisan, nez à nez.

Pas loin, debout dos au mur, elle, entre deux fenêtres de ciel clair, la haute pendule berce le temps sans relâche, comme une mère tranquilise son enfant, le rassure doucement et l'apaise : dans son ventre, un cœur d'or va et vient, se balance !

Tout au long de l'année, quelle que soit la saison, à peu de chose près, il en est ainsi ici chaque jour ou presque dans l'atelier. Sauf pour le feu, aussi pour les saucisses et les jambons qui vont diminuer à vue d'œil et bien finir par disparaître, bien entendu, ne laissant chacun derrière eux qu'un brin de ficelle.

Depuis cet idéal studio bien à lui, simplissime, le peintre nous conte à sa façon sa vie riche en événements mais silencieuse d'un haut silence intemporel — respiration de l'âme —, en fait la chronique architecturée, construite, colorée, grave ou savoureuse ; pourquoi pas, à l'occasion, au plus haut degré surréaliste, et nous l'offre, c'est vrai, un tableau après l'autre.

Tout cela sans se soucier aucunement des dates qui peu lui importent : pinceau en main, il rêve en direct du temps qui passe à mesure, s'en empare, le fait sien, le rendant au final on ne peut plus hautement biographique. 

Tout à coup la lumière baisse et, n'y voyant alors plus assez clair pour continuer à peindre, c'est ce qui, en sursaut, le réveille : « Quelle heure j'ai bien pu faire venir ? »

Détail d'un PaysageEst-ce le rêve qui, dans ses toiles, est représenté à la façon du réel, ou bien alors le réel qui y serait représenté à la façon du rêve ? Lequel de ces deux plausibles a, chez lui, le plus d'ascendant sur l'autre ? À ce propos, Gérard Allibert écrit, lui : « C'est un prodigieux mystère que cette intercession du rêve en faveur du réel ! »

Questions oiseuses pour Serge cependant : il peint ! Et — inspiration consciente ou inconsciente — dans la lumière de sa peinture apparaissent et transparaissent toutes sortes de choses, dont son visage qui en émerge et, en figure centrale, y rayonne tel qu'en lui-même justement à l'œuvre sur la terre comme au ciel.

 

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