Détail d'un Paysage aux deux villages. Ou aux deux...visages.
À voir cette toile, le bonheur est alors, à coup sûr, à son comble dans la vie de Serge ! tant de verticales qui s'élancent vers le ciel, tant de couleurs reflétées au sol dans la transparence cristalline de l'anse d'une rivière nous le disent sans ambages !
Et les façades qui chantent ! leur charme preignant ! l'heureuse dynamique de leur chœur ! la puissance de leurs voix concertantes !
Détail. Photo Pierre-Hélen Grossi.
Cette œuvre joyeuse est un hymne à la vie, irisé, jubilant en un subtil équilibre de ses correspondances internes, picturales. Oui, en même temps, hymne à la peinture elle-même sans doute et d'abord à elle, peut-être : n'avons-nous pas là tout simplement sous les yeux une parfaite palette de peintre dont le peuplier, de plus, serait le poétique pinceau à disposition ? Avec un plus petit encore, sur la droite.
Autoportrait au bonheur de peindre pourrait en être plus que le titre exact : la légende !
Il y a en fait deux villages limitrophes — les deux clochers témoignent en ce sens — délimités par le cours d'eau où chacun se reflète en partie comme en le troisième œil du peintre. Petite tour de Babel, celui de droite est d'un timbre plus sombre que l'autre qui, lui très pastel, est peint installé plus à plat et en pleine lumière. Tout cela joue magistralement, et le peintre avec !
Voilà bien une toile que j'aimerais très volontiers voir figurer un beau jour en bonne place dans les pages du futur album monographique que constitueront Les Très Riches Heures du peintre Serge Fiorio. Elle en est, à mes yeux, tout spécialement digne.
À part ça : après avoir publié ici pendant un jour la dernière une de Charlie-Hebdo, j'ai trouvé préférable de la remplacer par l'étendard de la Paix. Sans la Paix, pas de véritable liberté d'expression.