Sur la porte de l'atelier.
C'est là, envoyée par des amis, la carte postale que Serge, ne peignant plus, n'hésita pas, aussitôt reçue, à punaiser sur la porte de son atelier : « Ils ont raison, il faut bien prévenir les gens ! » avait-t-il dit.
S'y trouvant confronté, chacun, bien sûr, en riait avec lui ; mais de bon cœur, c'est moins sûr. Aujourd'hui, avec un peu de recul, je me dis qu'il fallait avoir une bonne dose concentrée de philosophie pour afficher un tel humour après une vie passionnée en peinture.
Sec, son esprit de peintre, lui, ne l'est jamais devenu : « Je continue à voir des tableaux, ils m'apparaissent, j'en construit aussi et j'en imagine ! »
Jusqu'à cet extraordinaire, sobre et très haut « Je pense à Cimabue » prononcé tout doux, à voix basse, deux jours à peine avant de passer d'une rive à l'autre.
Traduction de notre ami Agostino Forte :
Eccola, inviata da amici, la cartolina appena ricevuta che Serge, avendo smesso oramai di dipingere, non esitò ad appuntare sulla porta dello studio : « Hanno ragione, bisogna senz’altro che le persone siano avvertite! » aveva detto.
Chiunque, comprensibilmente, trovandosela di fronte, ne rideva con lui; meno certa sembra una convinta partecipazione. Oggi, ritornandovi col pensiero, mi dico che bisognava avere una buona concentrata dose di filosofia per ostentare un tal genere di umorismo dopo una vita spesa nella passione per la pittura.
Ma lo spirito del pittore non si era certo asciugato : « Continuo a vedere quadri, mi appaiono, ne creo, ne immagino! »
Fino a quello straordinario, sobrio e profondo « Penso a Cimabue » pronunciato lentamente, a bassa voce, due giorni avanti l’ora della dipartita.