Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Serge Fiorio - 1911-2011.
Newsletter
40 abonnés
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 364 854
22 novembre 2014

Vue plongeante sur la Haute-Provence.

   Je crois que Serge s'est souvenu ici des vues en grand angulaire de son cher Patinir — le peintre qui, selon ses propres mots, le faisait le plus rêver — pour arriver à donner lui-même une image aussi totale que possible de son pays rêvé à lui : sa très chère Haute Provence ! 

Dès son arrivée, en 1947, à Montjustin, plus de trois décennies donc avant de peindre ce tableau intitulé Les Hauts Plateaux, Serge disait déjà souvent à ses visiteurs les plus étonnés devant l'allure quelque peu démesurée de certaines de ses compositions paysagères pleines d'ouvertures et de reprises, de recoupes et de balancements : « Ici, mes amis, le paysage se développe comme une fugue de Bach ! » 

Et en bon observateur sensible qu'il était, il n'avait pas tort, ne se trompait pas là-dessus, effectivement. Ce n'était pas là, de sa part — on le voit tout particulièrement et de façon tout à fait claire et évidente aujourd'hui dans cette grande toile étonnante à plus d'un point de vue — des mots en l'air, mais bien l'expression d'un ressenti intime, profondément musicien : pour tout peintre authentique la peinture n'est-elle pas musique avant tout !

Détail (!) de la toile intitulée Les Hauts Plateaux — 90X200-1981 — qui est visible en permanence au CCAS (Centre de soins de La Luquèce à Manosque).

On dirait que, tel un oiseau, le peintre s'est soulevé de terre puis heureusement transporté dans les airs pour pouvoir VOIR et « embrasser d'un seul regard ce territoire unique » afin d'en restituer une image sûre et fidèle sur la toile ; mais de cela rien n'est moins sûr ! Comme il se doit, cette représentation d'une Haute-Provence récapitulée, entière, totale, paraît n'être en fait autre chose qu'un Rêve ! Bien plutôt un Songe, s'appliquant à tout un territoire panoramique et au lieu aussi d'un homme unique en son genre : le peintre lui-même, à qui le portrait en pied d'un pays élu selon les canons de la beauté selon son cœur sert d'autoportrait en miroir. Vaste personnalité que celle de Serge !

Certes, le peintre est allé sur place, crapahutant, je m'en souviens ; se haussant le plus possible — sur le sommet d'une colline située en face de Banon — et a fait sur place une esquisse au crayon rendant compte, aussi loin et précisément que possible, de ce qui se présentait à son regard sur l'arc des cent-quatre-vingt degrés de visibilité alors disponible depuis cet endroit-là. 

À partir de cette base solide, il a ensuite visiblement projeté son esprit affaité encore plus loin, l'envoyant en reconnaissance, afin de voir et d'inventer tout le reste de sa future toile et ainsi ramener le tout à l'atelier où pouvoir alors l'y peindre tranquillement, sans aucun doute le fantasmant aussi, sans retenue, dans toute l'ampleur et la paisible majesté d'un espace autre, d'un autre ordre que celui de la réalité !

Hormis deux strophes qui y traitent l'une d'Avignon, une autre du pays d'Arles, le poème Vue plongeante de Jean Mogin — paru dans son recueil Le Naturel chez Grasset en 1973 — fait pour moi pendant exact, en esprit, à cette toile panoramique — en vue plongeante elle aussi ! — de son ami Serge  :

Vue plongeanteI

Vue plongeante II

Clic gauche sur le texte pour une meilleure lecture.

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité