A propos de couvertures de livres.

11 septembre 2014

Voilà une couverture dans le droit fil de l'esprit du livre ! Elles sont si rares à l'être encore aujourd'hui !

Ainsi, le juste ton est ici donné avant même de tourner la première page ! Toute la nature de la poésie du texte est d'entrée présente dans l'image et, y baignant du regard, l'esprit du lecteur, tout de suite, en est donc parfumé !

Le cliché est de Marcel Coen, ami de Serge.

Quels filtres ont donc les éditeurs devant les yeux pour se contenter de couvertures — le plus souvent — pour la plupart misérables : illustrateurs sans talent véritable, photos ou œuvres (quand elles en sont !) de préférence tronquées, décolorées, recolorées, morcelées, bidouillées...alors que de beaux peintres existent, de bons dessinateurs et de bons photographes !

On le voit dans les vitrines des libraires : le niveau de qualité générale ne dépasse que bien trop rarement celui de la décoration de mauvais goût ; alors que le rôle véritable d'une couverture est d'abord d'attirer l'œil, puis, par là, si possible, de toucher la sensibilité de l'éventuel lecteur !

« La beauté sauvera le monde » déclare Dostoïevski. Le monde ! Sincèrement, je ne le crois pas ; mais elle pourrait déjà plus humblement, dans le cas, inviter, inciter à lire, sinon à faire au moins que les livres soient beaux, personnalisés dans un bel habit à leur taille, un costume sur mesure.

Mais notre époque actuelle veut et impose comme un diktat que ce soit la fausse originalité, le non-sens et la laideur fabriquée de toute pièce, qui aient pignon sur rue ; il est donc, hélas, tout à fait logique que, vecteur public, le livre en tant qu'objet en soit lui aussi le lieu en son apparence extérieure !

C'est évidemment — comme on dit habituellement pour tenter de s'en consoler — « toujours mieux que si c'était pire ! » ...