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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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30 août 2014

Adoration des bergers.

 

   Quoi qu'il n'y paraisse au premier abord quand on en regarde l'image peinte ici par Serge, ce sujet reste hélas — en filigrane, au-delà du choix d'interpétation d'une page d'Histoire Sainte — d'une brûlante actualité, profondément ancré dans le présent qui est le nôtre : dans les jours d'errance et de rejet (pas de place pour eux à l'hostellerie) qui précèdent la naissance de leur enfant, ces humbles gens (lui est charpentier de métier, comme on le sait) n'ont trouvé l'hospitalité nulle part tout au long de leur quête ; contraints donc de finalement se réfugier dans une fruste étable où la maman, très fatiguée, mettra au monde son enfant dans le plus strict et parfait dénuement : l'or de la paille ! en compagnie du bœuf et de l'âne.

Adoration des bergersAu-dessus du plein cintre de la porte voûtée, le peintre place — comme en enseigne — la représentation sans équivoque de l'Esprit Saint lui-même ! Présent donc, selon Serge, sous la forme de la Colombe — en croix déjà ! signe distinctif précurseur — à la naissance physique de Jésus ; comme elle planera aussi plus tard sur place, silencieuse et quasi immobile, à l'aplomb sur lui dans le ciel, au cours de cette seconde naissance, sur un autre plan — spirituelle — qu'est son baptême à l'âge adulte dans les eaux claires et limpides du Jourdain par les soins de Jean le Baptiste. Ce que nous racontent, à leur façon personnelle, selon leur art, nombre d'autres sculpteurs et peintres, tous tout au moins aussi inspirés que Serge et rivalisant de talent pour un sujet de première force, archétypique.

Profitant de sa grande liberté d'artiste, Serge fait encore une fois (il a peint de nombreuses Adorations et Nativités) naître l'Enfant Jésus et le fait traditionnellement adorer par les bergers à un Bethléem bien à lui, quelque part sur son propre territoire de cœur qui est en même temps l'un des lieux de prédilection de sa peinture — ce qui, de sa part, n'est pas, à mon humble avis, l'effet d'un hasard innocent ! — Luberon ou bien Alpes de Haute-Provence, situés, bien évidemment reconnaissables, notamment par le fond de paysage. Il y a même dans son œuvre une autre toile du même genre, visiblement campée sous le même ciel haut-provençal, où l'un des bergers — en modeste Roi mage de proximité ! — présente à l'Enfant son humble mais précieux présent sur le plateau de sa main ouverte : trinitaires, trois fromages de Banon, pliés et ficellés comme il se doit dans leurs utiles et fort décoratives feuilles de châtaigniers ! toujours cueillies, par tradition et par sagesse ancestrale — les deux vont souvent de pair — en plein ciel, à la cime des branches, parce que ces feuilles-là, étant les plus gorgées de la lumière du soleil, sont forcément les plus solides et surtout les plus saines de l'arbre.

Une autre fois encore, c'est un œuf pur et simple déposé purement et simplement en offrande sur le dessus d'un chapeau posé, lui, à même la paille. Le peintre n'est jamais à court d'heureuses trouvailles pour accorder et familiariser son propre monde avec celui de la naissance du divin Enfant.

Rien d'étonnant à cela, puisque pour peu que l'on se penche un peu attentivement sur elle, l'on se rend très bien et très vite compte que le vrai visage de la peinture de Serge est d'essence chrétienne, sans pour cela que le peintre ne se soit peut-être jamais reconnu lui-même — ni déclaré en public—consciemment croyant.

Il n'y a là rien de paradoxal, sinon en apparence uniquement : il faut comprendre que chez un artiste peintre — ou tout autre — l'esprit de son art, sa famille d'esprit, est toujours ascendant sur son raisonnement conscient d'homme ou de femme qui, lui — comme c'est le cas pour tout le monde — ne ressort essentiellement que des couches les plus superficielles de la personnalité, c'est-à-dire celles qui sont le moins sollicitées (sauf pour ce qui concerne la technique, le métier) au cours de la mise en œuvre dans toute création artistique quand cette dernière est, bien entendu, de grande et de profonde qualité : en un mot, inspirée !

 

De la part de Philippe Courbon :

Courbon II

Courbon

Disponible en kiosque à compter du 15 septembre, la revue trimestrielle REFLETS comportant un dossier “manger juste” qui contient l’un des articles de notre ami Philippe Courbon.

 

 

 

 

 

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