Langage des fleurs.
En 1888, Van Gogh peint ses tout premiers Tournesols pour la chambre de son ami Paul Gauguin qui descend le rejoindre en Arles.
C'est d'un pied de carline — astre de feu lui aussi, soleil ancré au sol — qu'en 1959, Serge orne le pays qui chaque jour se découvre un peu plus à lui en y peignant en tout premier plan les feuilles et la capitule — toutes deux si particulières — en une Nature morte florale posée à ras de terre sur la terrasse rocheuse d'un altier et doux paysage haut-provençal où cette plante pousse familièrement en nombre et y fleurit donc ensuite en constellations.
Photo Anonymus.
L'artiste tient visiblement à faire du tronc — par contre lisse et droit — d'un arbre le pilier qui relie la terre au ciel. Toutes choses qui ouvrent et agrandissent le sujet jusqu'à des dimensions cosmiques, manifestant ainsi la force d'un réel, fort et puissant enthousiasme de sa part.
Malgré son aridité évidente, le paysage lui-même est cependant rendu plein d'une solide beauté par la représentation de ses éléments constitutifs essentiels : partita dont le peintre est l'auteur et le chef-d'orchestre, faisant jouer les collines entre elles et les répétitions de pans de rochers, les plans, en une musique à la fois grave et sereine qui accompagnera longtemps son art si particulier — et si divers aussi ! — du Paysage.