Luberon.

  Serge raffolait des villages du Luberon et d'abord du Luberon lui-même qui est un pays à part entière bien caractéristique...de sa peinture !

Au pied des deux versants de ce massif en deux parties — Petit et Grand Luberon, dont la fameuse Combe de Lourmarin est la frontière commune naturelle — qu'il faut bien appeler montagne, s'étendant — côté nord et d'ouest en est — de Robion dans le Vaucluse jusqu'à ce sphinx géant qu'est le Rocher de Volx, dans les Alpes de Haute-Provence, sont implantés de nombreux villages depuis la nuit des temps.

Versant sud, c'est la vigne principalement. Au nord — plus rustique — les troupeaux, les céréales et la lavande, la cerise du côté d'Apt. Serge aime ces deux pays faux-jumeaux qui le lui rendent bien en venant habiter sa peinture, s'y mirer, s'y rêver artistiquement.

Quelqu'un traverse la place...

La montagne elle-même, qu'il a parcourue « en long en large et en travers, crêtes comprises », s'abreuvant au passage à chacune de ses sources ou presque, est une masse complexe très mystérieuse où le peintre a su puiser inépuisablement. De plus, c'est elle qu'il a chaque jour devant les yeux depuis les fenêtres de l'atelier, à toute heure, par tous les temps et sous toutes les lumières — si diverses ! — que dispense le temps qu'il fait, la saison, toutes choses auxquelles le peintre est toujours resté particulièrement curieux et attentif.

Dès son arrivée en 1947, Serge s'est tout de suite trouvé en phase avec ce pays dont il est devenu très vite le peintre je crois le plus sensible et le plus fidèlement représentatif de la profondeur de son esprit, de sa hauteur d'âme et de son mystère qu'il ressent très fort et restitue de même.

Photos A L .

« Quand je peinds un paysage j'ai souvent l'impression que ce pays vient à ma rencontre, qu'il s'accorde avec ma disponibilité à le recevoir. »