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Serge Fiorio - 1911-2011.
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  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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31 mai 2014

La foulaison à Montjustin.

   Cette scène-là a été photographiée à Viens, dans le Vaucluse, le 25 juillet 1958, l'année où Serge peint sa Foulaison. Elle est extraite de l'ouvrage de Pierre Martel sur Les blés de l'été  paru en septembre 83 aux éditions Alpes de Lumière.

Foulaison au rouleau Serge

 Photo Marcel Coen   

    Cette scène de foulaison au rouleau a été directement inspirée au peintre par le spectacle auquel il assiste, chaque été, dans ses premières années à Montjustin. Les premières pour lui, mais les dernières pour Monsieur et Madame Roure, les seuls paysans indigènes habitant encore le village et auxquels, vieillissants, Serge prêtera main-forte pour bien des travaux. 

En 1958 — date de la toile — « le père Roure » est encore en activité et, la saison venue, c'est sur l'aire au sommet du village qu'avec l'un de ses deux mulets il foule son blé. Très reconnaissable par la vue circulaire imprenable qu'on y a, et bien que le peintre ait, sur la droite, entièrement reconstruit le château seigneurial alors encore en ruine totale, bâti de neuf le Montjustin-du-bas, planté un cyprès — pour moitié sur la terre, pour moitié dans le ciel — et changé, à son goût très personnel, le fond de paysage, nous sommes bien là en ce lieu exact. On peut dire que le peintre — encore une fois visionnaire à sa façon — projette dans cette œuvre la toute proche renaissance du village ; déjà entamée, il est vrai, par l'arrivée il y a peu, en pionnier, du poète-aquarelliste Lucien Jacques.

Renaissance qui n'a, elle, finalement fait que suivre en collant de près à l'imagination du peintre. Il s'agit d'ailleurs, plus que d'imagination, d'esprit, d'esprit de reconstruction, de renouveau, de métamorphose positive — si chère à Serge, alors en pleine force de l'âge.

« Le père Roure » est toujours resté très vivant dans la mémoire de Serge et pour cause : un jour que l'orage menaçait, il descendit en vitesse avec l'un de ses mulets attelé à une vieille charrette pour sauver son foin bien sec dans une parcelle située en contrebas du village.

Son épouse étant, depuis quelque temps déjà, alitée, malade ; lui, quelque peu découragé par la situation sans grand espoir d'amélioration à cause de l'âge, sans descendance directe, il se promet soudain à lui-même que si quelqu'un sur-le-champ vient l'aider, ce sera à celui-là qu'il laissera ses biens en viager : un peu pile ou face ! Mais il faut croire que, par-delà l'orage, le ciel entendit cette sorte d'appel au secours, de vœu assorti de sa reconnaissance puisque, comme une fleur, Serge arrive là-dessus, une fourche à la main ! Une fois tout le foin à l'abri dans ce qui sera bientôt la fruste mais ô combien poétique Pégasière de Lucienne Desnoues et Jean Mogin qui lui servait alors occasionnellement de grange, Serge tomba des nues de ce que lui proposa alors, sans attendre, sur-le-champ lui aussi, le vieux Monsieur Roure resté fidèle à son encore toute fraîche promesse intérieure.

C'est ainsi qu'après maintes et rudes péripéties pour trouver les fonds nécessaires aux paiements réguliers, les Fiorio purent peu à peu, au décès des Roure, agrandir sur place la palette de leurs activités paysannes.

Comme beaucoup à l'époque, le personnage qu'était Monsieur Roure ne manquait pas, non plus, de pittoresque, par exemple : de petite taille et très nerveux, sanguin à vrai dire, il lui arrivait souvent de se mettre dans des colères noires pour un rien. A ce moment-là, si c'était l'un de ses deux fidèles mulets qui était en cause, il lui sautait sauvagement au cou et lui mordait les oreilles, le tout accompagné de tonitruants « Couquin dé bouon dièu ! »

Qui le croirait ? : Madame Roure, elle, ne s'était, de toute sa vie, jamais rendue une seule fois au village de Reillanne, pourtant distant de 5 kilomètres, à peine, de Montjustin.

Autre foulaison peinte : celle reproduite en couverture de cet ouvrage du regretté Pierre Martel. Elle est due aux pinceaux de Georges Gibelin de La Palud-sur-Verdon.

 

Foulaison etienne Martin de digne 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Albert Vidalie à Montjustin. Un article de Fernand Baussan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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