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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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15 mai 2014

Hautre-Provence.

   Il est des paysages et de vies en ces paysages que l'on voudrait avoir toujours sur soi comme papiers d'identité. Par bonheur un peintre les saisit et les capte en leur âme subtile et forte tout à la fois. Ainsi, à chacun il raconte son histoire, ou tout au moins déjà la suggère, comme ici au crayon : « L'arbre marque l'entrée de notre territoire : la clé sur la porte. Les grives s'y quillent, par vol entier, si vous voyez ce que je veux dire. On en descend au marché par douzaineschaque semaine car, chacun, on ne peut jamais en manger que deux ou trois à la fois. Sinon, ça reproche, à cause du genièvre.

Dessin de paysage Serge

Du Gros-œil, par la petite lucarne, on voit venir d'avance sur le ruban du chemin, faisant bêler les chèvres, du plus loin. Cent ruches, et un bouc énorme (qu'on y dit Violette), la tête coupée du père, tout en longues cornes et en bouclettes comme une vieille marquise du temps jadis, trois cerisiers à la queue leu-leu, un tilleul, deux châtaigniers vieux comme le monde, eau de source et citerne, bâteau ! On est au large sur une mer bleue, l'été, de lavandes sauvages ! Le cochon joue avec la mule à se dégourdir les jambes, ils roulent dans le pré en pente. De temps en temps, sur un coup de tête de l'un ou de l'autre, ils décident de descendre au village ensemble ; pas le temps de rien : on nous les remonte illico, encordés l'un à l'autre comme des bagnards.

L'hiver, on coupe du bois, on relève les lèques et on joue aux cartes tout en trempant des morceaux de sucre dans du rhum blanc. On se plante aussi, en vieux par-dessus mité et passe-montagne, dans un coin du jardin, à l'espère au lièvre.

S'ennuyer ? On ne voit pas passer le temps !  La cheminée parle ! On écoute même le vent ! Et puis souvent il suffit de lever la tête, les nuages eux-mêmes dessinent toujours quelque chose, veulent dire, racontent même des batailles si, tel jour, on manque un peu d'imagination !

Paraît que eux, ils appellent ça de la poésie, à Paris. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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