D'un monde à l'autre.
Ce qui est particulier et révélateur de l'art de Serge est sa fidélité à une réalité choisie, élue, figurative, et le méticuleux transvasement — alchimique pourrait-on dire — de cette dernière matière dans un autre monde, celui du rêve silencieux ou de la contemplation qui sont, tous deux, particulièrement propres et propices à son œuvre.
En stylisant et idéalisant selon son trait, le peintre atténue le naturel, son irrecevable réalisme, tout en ouvrant en douce en lui d'autres portes, subtiles, comme secrètes, poétiques à vrai dire, par où appréhender le sujet, en faire en quelque sorte autre chose qu'un sujet, plus qu'un sujet précisément, une passerelle, un pont, un tremplin.
Du coup, le public est tout de go satellisé dans cet état d'esprit, cette tournure, entre lui-même dans une dimension d'être autre que celle — qui lui est, encore aujourd'hui, trop habituellement réservée — de pur et simple spectateur de l'œuvre : il est touché.
Choisi cependant pour lui-même, le sujet n'existe pour le peintre que pour subir une fatale opération, une greffe féconde, et déboucher ainsi par la suite sur une profonde métamorphose qui en agrandit sa nature— et la nôtre aussi, sans aucun doute, par dessus le marché. C'est là l'exact contraire de l'impressionisme et des peintres du nord. Nous cessons de voir uniquement la peinture pour enfin, dans le sillage de l'esprit du peintre, pouvoir nous aussi la rêver.
Traduction de notre ami Agostiono Forte.
Quello che è particolare e rivelatore dell’arte di Serge è la sua fedeltà a una realtà data, prediletta, figurativa nonché il meticoloso travasamento (alchemico, si potrebbe dire) di quest’ultima materia in un altro mondo; il mondo del sogno silente o della contemplazione. Entrambi peculiari e propizi alla sua opera.
Stilizzando e idealizzando secondo il proprio tratto egli attenua il naturale, il suo irricevibile realismo, aprendo in tal modo altre inaspettate porte - sottili, riposte, poetiche a dire il vero - per le quali investigare il soggetto, tramutarlo da soggetto a mezzo, passerella, ponte, trampolino.
Conseguentemente l’osservatore si trova dappresso a questo stato d’animo, questa forma di spirito. Una dimensione altra lo tocca, ponendolo oltre quella che, ancora ai giorni nostri, gli è generalmente destinata come puro e semplice spettatore.
Per quanto il soggetto sia scelta autonoma del pittore, esso esiste solo in quanto lo sottopone a una fatale operazione la quale, foriera di un fecondo innesto, sfocia successivamente in una profonda metamorfosi la quale ne amplia la sua natura ma, per soprammercato, anche la nostra. È l'esatto contrario dell'impressionismo e dei pittori del nord. Cessiamo di vedere unicamente la pittura onde finalmente, sulla scia dell’anima del pittore, poterla a nostra volta sognare.