Dessin de Montjustin.
Dès l'abord, ce dessin des années 1960 me semble dire beaucoup plus que ce qu'il représente. J'y vois, contenu dans une coque comme celle d'une énorme barque (difficile, du coup, de ne pas penser à un dessin de l'arche ! il va sans dire, une arche tout à fait personnelle) le lieu de l'univers du peintre. De prédilection, selon son cœur.
La signature, où elle est incrite, fait même allusion au nom de baptême du dit bateau : c'est le Serge Fiorio que nous avons sous les yeux ! chargé de fond en comble de murets, de champs, d'arbres, de maisons, de chemins, de buissons, de restanques, à l'ancre quelque part dans le Luberon ; à Montjustin précisément, car le dessin est — au cyprès prés pourrait-on dire — fidèle dans son inventaire et sa représentation du site vu, ici, côté soleil levant. Tout y est : la maison du peintre, attenante à celle de Lucien Jacques, La Pégasière de Lucienne et Jean Mogin, le château, l'école, les deux vieilles tours encore debout du chemin de ronde, la vigne et la maison des Roure ; le village se reflétant comme en filigrane dans le léger nuage au-dessus de lui, qui le nimbe, animant ainsi le ciel.
C'est un lieu, c'est le cas de le dire, que Serge connaît bien sûr par cœur dans tous les sens du terme ; aussi son dessin semble avoir naturellement coulé de source. Un détail en ayant aimanté un autre, la page s'en trouve finalement pleine comme un œuf !
Je me souviens de Montjustin par Gérard Oberlé.
Ma première visite à Montjustin...par François-Mangin-Sintès.
Dessin de Montjustin.
Dessin du berger et de son troupeau devant Montjustin.
Un dessin de Milo Blanchet