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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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10 avril 2014

Texte de Jean-Louis Depierris.

 

Jean-Louis Depierris (1931-2001), né à Pau, pionnier du dialogue culturel entre la Croatie et la France, fut professeur de lettres à l’Université de Sibenik (Croatie). Il a publié une trentaine de livres dont treize recueils de poèmes et des traductions de poèmes croates. L’horizon, la mer, l’univers minéral le fascinent et l’inspirent. Dans un style elliptique et dense, par la contemplation et le vertige du vide, sa poésie interroge le monde. Jean-Louis Depierris est l’auteur d’une œuvre poétique que prolonge en parallèle, une réflexion critique de premier plan, tant sur la poésie que sur la peinture. Chez Depierris, l’écriture est exigeante, le langage épuré. Cette poésie sait aller à l’essentiel, là où macère le cœur. Angoisse, vide, néant du monde et de l’existence, Depierris cisèle les arcanes du verbe et nous livre des poèmes d’où l’illusion a été expulsée. C’est dans l’amour de Djurdja, sa femme, que le poète puise sa force et sa raison d’être. 

À lire : L’esprit de la tour (La tour de feu, 1955), Ragusi (Le Pont de l’Épée, 1960), Ce crissement de faulx (Le Pont de l’Épée, 1960), Quand le mauve se plisse (Seghers, 1963), Quand le mauve se plisse (Seghers, 1971), Loge de mer  (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1975), L’enclos te recommence (Rougerie, 1989), Tradition et Insoumission dans la poésie française (Presses Universitaires de Nancy, 1992), De quel dieu dépecé (éd. Autre Temps, 1998), La poésie des années 1960-1980, jugée par ses acteurs (L’Arbre à paroles, 1998).

Christophe DAUPHIN.  Revue Les Hommes sans Épaules.

Sa rencontre avec Serge date des années 60.

   Serge Fiorio peint sur isorel. Ce matériau rigide convient à l'espace à la fois limité et illimité de sa peinture.

En effet, si les paysages de Fiorio sont stables, précis, mesurés — telles ces collines enveloppantes se groupant en masses orchestrées — la minutie dans le détail, le sens de l'ordre, loin de limiter la forme, l'élargissement, illimitent la réalité. A dominantes de fauve, de roux et de gris, et témoignant d'une recherche poussée d'accords raffinés, les couleurs, elles aussi, savent en leur texture lisse et soyeuse ne jamais déborder les volumes pour les spécifier davantage dans leur densité et leur solidité.

Mais ce poids est intérieur. Car si certains tableaux de Fiorio ont un sourire serein et la douceur de la terre quand l'homme la brise tendrement de ses mains, en revanche cette même terre qui se gonfle comme les genoux d'un géant vêtu de velours roux peut se changer en immenses champignons noueux aux pigmentations de feutre, ou se charger de puissantes écailles calcaires.

Pégasière dans le virage de la Ferrage

Alors densité et solidité sont à ce point concertantes que leur obscession abdique devant l'irréel : la fascination de la forme transfigure la matière, la dégage de sa pesanteur.

L'homme n'a rien à faire avec ce paradoxe, ni la nature. Le silence qui descend sur le monde prélude à la venue d'on ne sait quel événement. L'événement n'apparaît pas, mais Serge Fiorio, pour nous, en a enregistré le sillage.

 

Pégasière dans le virage de la Ferrage

Cette œuvre, peinte en 1956, est une réinvention, dans l'ensemble assez fidèle, des masses formant le paysage à l'ouest de Montjustin. Ceux qui connaissent les lieux reconnaîtrons sans doute le virage en épingle à cheveux donnant accès à la vallée de l'Aiguebelle qui serpente au sud, d'est en ouest. La maisonette est, très reconnaissable, la fameuse Pégasière que Lucien Jacques baptisa ainsi en la donnant à ses amis les poètes Lucienne Desnoues et Jean Mogin. Or, dans la réalité elle n'est pas située là, mais un peu plus haut. N'empêche que les Mogin ont bel et bien habité là par la suite, y ayant fait construire une maison plus confortable : La Ferrage.  Jean y vécut de 1982 jusqu'à son décès en 1986, et Lucienne jusqu'en 2004.

Le peintre exprimait donc là, plusieurs décennies à l'avance, une belle prémonition qui se vérifia.

 

 Traduction de notre ami Agostino Forte.

Testo di Jean-Louis Depierris.

 Jean-Louis Depierris (1931-2001), nato a Pau, pioniere del dialogo culturale tra la Croazia e la Francia, fu professore di lettere all’Università di Sebenico (Šibenik, Croazia). Ha pubblicato una trentina di libri di cui cui tredici tra raccolte poetiche e traduzioni di poesia croata. L’orizzonte, il mare, l’universo minerale lo affascinarono e l’ispirarono. In uno stile ellittico e denso, dalla contemplazione e la vertigine del vuoto, la sua poesia interroga il mondo. Jean-Louis Depierris  è l’autore di un’opera poetica che prolunga in parallelo una riflessione critica di primo piano, tanto sulla poesia che sulla pittura. In Depierris la scrittura è impegnativa e il linguaggio raffinato. La sua poesia sa andare all’essenziale, nel luogo dove il cuore è in struggimento. Angoscia, vuoto, il nulla del mondo e dell’esistenza. Depierris cesella gli arcani del verbo e ci regala delle poesie dalle quali è stata esclusa l’illusione. È nell’amore di sua moglie Djurdja che il poeta attinge la sua forza e ragion d’essere.

LettureL’esprit de la tour (La tour de feu, 1955), Ragusi (Le Pont de l’Épée, 1960), Ce crissement de faulx (Le Pont de l’Épée, 1960), Quand le mauve se plisse (Seghers, 1963), Quand le mauve se plisse (Seghers, 1971), Loge de mer  (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1975), L’enclos te recommence (Rougerie, 1989), Tradition et Insoumission dans la poésie française (Presses Universitaires de Nancy, 1992), De quel dieu dépecé (éd. Autre Temps, 1998), La poésie des années 1960-1980, jugée par ses acteurs (L’Arbre à paroles, 1998).

Christophe DAUPHIN.  Revue Les Hommes sans Épaules.

Il suo incontro con Serge risale agli anni ’60.

 

Serge Fiorio dipinge su masonite, materiale rigido, adatto sia a uno spazio limitato che illimitato della sua pitture.

Infatti, se i paesaggi di Fiorio sono equilibrati, precisi, misurati – come quelle sue avvolgenti colline che si raggruppano in masse orchestrate, la minuzia nel dettaglio, il senso dell’ordine, lungi dal limitare la forma, l’allargamento, non pongono dei limiti alla realtà. Testimoniando di una ricerca sostenuta da raffinati accordi (a dominanti di fulvo, rosso e grigio), anche i colori, sapienti della loro liscia e serica consistenza, non strabordano mai i volumi, precisandoli di più nella loro densità e solidità.

Ma questo peso è interiore. Perché se certi quadri di Fiorio posseggono un sorriso sereno e la dolcezza della terra quando l’uomo la sbriciola teneramente con le proprie mani, d’altro canto questa stessa terra, che si gonfia come le ginocchia di un gigante vestito di velluto rossiccio, può tramutarsi in immensi  funghi nodosi dalle pigmentazioni di feltro o caricarsi di potenti scaglie calcaree.

Allora densità e solidità sono a tal punto di concerto che la loro ossessione abdica al cospetto dell’irreale: la fascinazione della forma trasfigura la materia, la libera dalla sua gravosità.

L’uomo non ha nulla a che fare con questo paradosso, nemmeno la natura. Il silenzio che discende sul mondo prelude alla venuta di non si sa qual avvenimento. L’avvenimento non si manifesta. Ma Serge Fiorio ne ha registrato per noi la scia.

Quest’opera, dipinta nel 1956, è una reinvenzione, nel suo insieme assai fedele, delle masse che compongono il paesaggio a ovest di Montjustin. Coloro che conoscono i luoghi riconosceranno senza dubbio la curva a gomito che dà accesso alla valle dell’Aiguebelle che serpeggia a sud, da est a ovest. La casetta, riconoscibilissima, è la famosa ‘Pégasière’, battezzata così da Lucien Jacques quando la donò agli amici poeti Lucienne Desnoues e Jean Mogin. In realtà essa è situata un poco più in alto, ma ciò non inficia che i Mogin hanno veramente abitato là in seguito, avendovi fatto costruire un’abitazione più comoda, ‘La Ferrage’. E là vissero: Jean dal 1982 fino al 1986 anno della sua morte, Lucienne fino al 2004.

Il pittore fissava in quel frangente, con decenni d’anticipo, una bella premonizione. Puntualmente verificatasi!

 

 

 

 

 

 

 

 

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