Vision d'un manège.
Il faudrait ici un Gaston Bachelard ou un Christian Bobin pour arriver à traduire avec des mots l'ineffable de cette adorable peinture.
Le cheval blanc du manège y est doublé de son ombre, son frère, son pareil plus dense, le cheval noir ! Chez Serge, c'est vrai, l'esprit de la peinture se baigne volontiers — le plus souvent complètement à poil, sans complexe — dans les eaux-mères de l'inconscient collectif et, du coup, la prosaïque réalité y héritant comme par enchantement d'une nouvelle jeunesse, en sort à chaque fois remise à flot et propre comme un sou neuf !
Fabuleux chevaux de bois de la fête foraine ! Le peintre — nous dit-il — voit ça de sa fenêtre ouverte aux rideaux transparents constellés d'astres ; y assiste en poète qu'il est, évidemment, et ses couleurs, elles aussi, font la fête !
La toile, toujours, est miroir intérieur, miroir de l'âme du moment.
Rond et jaune comme un fruit arrivé à maturité, lui-même solaire, le chapeau posé sur le seuil de la fenêtre est peut-être un beau et discret clin d'œil à la joyeuse anima du peintre, ou encore au bonheur de sa palette. Par sa couleur et par sa forme, est renforcée grandement, sous-jacente, l'idée de ronde, de mouvement accompagnant un sentiment puissant de plénitude et de rayonnement. Pour le peintre, un sentiment effectif de consentement total de la réalité à son imaginaire.
Texte traduit du français par notre ami Agostino Forte.
Visione di una giostra.
Ci vorrebbero qui le sensibilità di un Gaston Bachelard o di un Christian Bobin per poter adeguatamente tradurre con le parole l’ineffabile che ci presenta questa adorabile veduta.
Il cavallo bianco della giostra trova il proprio doppio nell’ombra del fratello, il suo corrispettivo più denso, il cavallo nero. In Serge, è vero, lo spirito della pittura si bagna volentieri – spesso completamente nudo, senza complesso – nelle acque madri dell’inconscio collettivo e, subitamente, la realtà prosaica ne sorge ogni volta rinnovata e lucida come una moneta nuova di zecca. Ereditando come d’incanto una nuova giovinezza.
Favoloso il cavallo di legno delle giostre. Il pittore lo vede dalla sua finestra aperta sulla quale stanno appese trasparenti tende costellate d’astri; vi assiste da poeta qual è e i colori, anch’essi, ne fanno festa!
La tela, come sempre, è specchio interiore, specchio dell’anima in un dato momento.
Solare, rotondo e giallo come un frutto arrivato a maturazione, è il cappello appoggiato sul traverso inferiore della finestra. Immagine per la quale ci è dato intravedere l’anima gioiosa del pittore e anche la voluttà della sua tavolozza. Insita, per via del colore e della forma, troviamo senz’altro rinforzata l’idea circolare, l’idea di movimento che accompagna un potente sentimento di pienezza e irraggiamento. Per il pittore, effettivo sentimento di totale consenso della realtà al proprio immaginario.
Notes :
“… ou encore au bonheur de sa palette”: pour BONHEUR j’ai choisi entre les mots
DILETTO = PLAISIR et VOLUTTÀ = VOLUPTÉ
Je préfère VOLUTTÀ parce qu'en italien le mot rend compte d'un plaisir à la fois physique et spirituel.
Il est plus complet que PLAISIR.