Le vieillard philosophe.
Âgé, se tenant à la rampe pour monter à l'atelier : Tu vois, c'est à mon âge que le proverbe se vérifie, c'est bien vrai : Il vaut mieux tenir que courir !
—Je finis par ne plus voir que ce que mon imagination me propose et les images surgissant de mes souvenirs.
—Est-ce que tu vois les sept ou huit moutons, en bas, qui boivent dans une retenue de l'Aiguebelle ?
— Non, mais je les imagine et j'en vois beaucoup plus. Si tu voyais comme ils sont beaux !
(Au cours d'une des dernières promenades faites ensemble sur le chemin des crêtes.)
— Enfant, j'aimais déjà aller me promener dans la nature mais, au retour, j'étais tourmenté : il fallait que je dessine, mais ne sachant pas par quoi commencer, que prendre pour sujet, c'était pour moi à ce moment-là un véritable supplice !
— Tu as quand même créé un monde tout de même !
— Oui, mais je ne l'ai pas fait exprès, c'est lui, plutôt, qui est venu à moi !