De la musique, suite de la suite.
Musicien des formes, des rapports de couleurs, le peintre construit en grande partie d'instinct chacune de ses toiles selon des règles musicales. C'est ainsi que de grand cœur et avec grand bonheur, en hommage à la musique — aussi à l'interprête — Serge décora magistralement le couvercle d'un clavecin Anselme en accordant son art à sa forme peu banale. Cependant, comme il le dit pour lui-même : " Même sans fausse note, on ne peut pas toujours jouer de grands airs ! "
Mais de se se baigner ainsi corps et âme chaque jour dans toutes ces œuvres des plus grands — surtout celles du baroque — tout en poursuivant la sienne, lui fut, à l'atelier, le plus salutaire et fructueux des compagnonages. Quand des obligations ne lui avaient pas permis d'écouter de la musique depuis deux ou trois jours, il y revenait aussitôt dès que possible : " Ça décrasse ! " disait-il simplement tout en succombant illico à ce grand plaisir, pour lui inépuisable.
Ses Neiges sont silence, impressionnant ; elles sont musique aussi, chant profond, ineffable musique de l'âme, colombe de l'œuvre.
En haut : une Neige en cours.
Dessous : Souche dans la neige. (Comme me l'a confié son propriétaire, Serge l'appelait familièrement Le mille-feuilles !)