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Serge Fiorio - 1911-2011.
Serge Fiorio - 1911-2011.
  • Actualités de l'œuvre et biographie du peintre Serge Fiorio par André Lombard et quelques autres rédactrices ou rédacteurs, amis de l'artiste ou passionnés de l'œuvre. Le tout pimenté de tribunes libres ou de billets d'humeur.
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Serge Fiorio - 1911-2011.
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7 février 2014

De la guerre à la Paix.

   En dehors de l'œuvre picturale qui, loin de là, n'a pas fini de nous étonner, rien que la vie elle-même de Serge mériterait à elle seule un énorme dictionnaire à je ne sais combien d'entrées !

La toute première, par exemple, en ouvrirait les pages sur le souvenir de voitures militaires, bondées d'hommes en armes et toutes pavoisées de petits drapeaux français, partant à la file indienne vers le front pour la guerre de 14. Serge disait s'en souvenir "comme si c'était hier" — malgré qu'il ait été alors haut comme trois pommes — à cause des couleurs qui interpellèrent son regard sans qu'il sache bien sûr, du tout, de quoi il s'agissait.

L'ultime, la dernière entrée, fermant donc définitivement le dictionnaire, contiendrait, exprimé à voix basse à son entourage, en fin d'après-midi, deux jours à peine avant d'amorcer son passage sur la passerelle menant de l'autre côté, le faire-part d'une méditation silencieuse sur Cimabue, le primitif aux ciels d'or du XIIIème qui accapara alors spontanément son esprit dans ses toutes dernières heures de conscience terrestre : en ami peintre et par-delà les siècles, Cimabue l'attendait donc en esprit, sur le seuil, à la porte de sortie !

On voit tout de suite combien ces deux hauts moments très particuliers d'une vie réussie sont d'abord l'un et l'autre significativement visuels — mais là rien d'étonnant puisque Serge était peintre — et ensuite qu'ils sont radicalement antithétiques dans leur contenu. Pourtant, on les sent très proches, à travers et malgré le temps, ils s'y répondent symboliquement, montrent en outre clairement le sens de ce chemin intérieurement parcouru en presque cent ans d'âge ; faisant, lui, en point de non-retour, la boucle parfaite, plénière, de la guerre à la Paix.

N'est-ce pas une colombe blanche, énorme, qui, en 1934, file à tire d'aile en tête des nuages dans le ciel mouvementé des Quatre âges de la vie ?

 

Pour mémoire : le tableau, peint sur bois, fait 54X63 cm et — peut-être parce que concernant vous et moi, tout un chacun — il n'est pas signé. Les quatre hommes représentés à la file indienne ressemblent trait pour trait aux ouvriers de la carrière paternelle où Serge turbine alors. Etant donné qu'à cette haute époque il n'y avait pas encore de Sécurité sociale, les gens étaient obligés, souvent, de travailler jusqu'à un âge avancé, d'où la présence sur le chantier d'hommes des quatre âges. La plateforme rocheuse sur laquelle ils sont campés renforce encore l'hypothèse que le tableau a été peint en étroit rapport avec les ouvriers, compagnons de travail du jeune peintre. 

Les Quatre âges de la vie

 Traduction de notre ami Agostino Forte.

Dalla guerra alla Pace

 

   Oltre all’opera pittorica che, lungi dall’esserlo, non ha ancora finito di stupirci, anche la vita stessa di Serge meriterebbe da sola un enorme dizionario del quale non saprei enumerarne le voci.

 

La primissima, per esempio, ne inaugurerebbe le pagine col ricordo delle vetture militari dirette al fronte di guerra del 1914, in fila indiana, cariche di uomini in armi e tutte pavesate da bandierine francesi. Serge diceva di ricordarsene “come fosse ieri” - malgrado allora fosse molto piccolo – per via dei colori che attiravano il suo sguardo senza sapere affatto di cosa potesse trattarsi, ovviamente.

 

L’ultimo lemma, a definitiva chiusura del dizionario, conterebbe una confidenza espressa sottovoce al suo uditorio sul far della sera, giusto due giorni prima di iniziare il suo transito sulla passerella che porta dall’altra parte: la partecipazione di una meditazione su Cimabue, il primitivo dai cieli d’oro del XIII° secolo che gli assorbì spontaneamente lo spirito nelle sue ultimissime ore di coscienza terrestre. Confratello in pittura al di là dei secoli, Cimabue l’attendeva in ispirito, sulla soglia, sulla la porta d’uscita.

 

Si può immediatamente vedere quanto questi due momenti culminanti e molto particolari di una vita adempiuta sono prima di tutto, l’uno e l’altro, visivamente significativi (niente di cui stupirsi, dopotutto Serge era un pittore) e, in secondo luogo, radicalmente antitetici nel loro contenuto. Eppure, attraverso e nonostante il tempo, li sentiamo molto vicini, si rispondono simbolicamente. Mostrano inoltre chiaramente il senso di questo cammino interiormente percorso in quasi un secolo di vita conchiudendo, nel punto di non ritorno, il circolo perfetto, plenario, dalla guerra alla Pace.

 

Non è una colomba bianca, immensa che, nel 1934, vola ad ali spiegate al comando delle nuvole in quel cielo movimentato delle Quattro età della vita?

 

A nota: il quadro dipinto su legno (cm.54 x cm.63) non è firmato – forse perché riguarda voi, me, chiunque. I quattro uomini rappresentati in fila indiana assomigliano in tutto e per tutto agli operai della cava paterna dove allora Serge lavorava sodo. Dato che a quei tempi non esisteva ancora il fondo pensionistico, le persone erano spesso obbligate a lavorare fino ad età avanzata, da qui il fatto che  sul cantiere fossero presenti uomini di differenti età. La piattaforma rocciosa sulla quale sono campeggiati, rafforza ancora l’ipotesi che il quadro sia stato eseguito in stretto rapporto con gli operai, compagni di lavoro del nostro allor giovane pittore.

 

 

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